Les responsables des politiques doivent s’attaquer au déficit de protection créé par les changements climatiques, que l’on estime actuellement à 139 milliards de dollars américains par année, selon la Global Federation of Insurance Associations (GFIA). Sinon, les assurances deviendront trop chères, ou elles ne seront plus offertes dans certains cas, ce qui accroîtra le déficit encore davantage.
Ces conclusions sont celles d’un nouveau rapport de la GFIA, qui indique que les assureurs jouent un rôle important pour protéger les gens contre les risques, mais qu’ils ne peuvent pas à eux seuls pallier toutes les lacunes en matière de protection.
« Pour combler ces lacunes, les responsables des politiques devront prendre des mesures afin de créer des environnements dans lesquels les risques pourront être gérés et atténués. Ainsi, les risques pourront rester assurables et les assurances, abordables », écrit Susan Neely, la présidente de la GFIA.
La GFIA, qui représente 40 associations membres partout dans le monde, se penche ensuite sur les différents leviers dont pourraient se servir les assureurs et le secteur public. « Les leviers potentiels des décideurs ont des avantages et des inconvénients. Certains pourraient avoir des conséquences indésirables, et d’autres pourraient fonctionner dans certains pays, mais pas d’autres », souligne-t-on dans le rapport, intitulé Global protection gaps and recommendations for bridging them.
La GFIA formule quelques recommandations pour réduire le déficit de protection contre les sinistres de catastrophe (le rapport traite aussi des risques liés aux régimes de retraite, à la cybersécurité et à la santé). Entre autres, elle suggère aux responsables des politiques de sensibiliser la population générale (y compris les entreprises, les collectivités et les autres décideurs) aux avantages de l’assurance, ou encore d’appuyer les efforts de ceux qui le font.
« Il peut y avoir un déficit de protection parce que les gens et les entreprises ne comprennent pas l’ampleur ou les effets potentiels des risques de catastrophe auxquels ils sont exposés. Avec des campagnes et des programmes d’information, on pourrait les aider à mieux comprendre ces risques de même que l’importance d’avoir une protection financière. Par exemple, on pourrait améliorer les renseignements disponibles sur les risques de catastrophe liés à une propriété afin de les aider à prendre des décisions plus éclairées. »
En outre, on suggère aux législateurs de s’assurer que des contrôles de l’utilisation du sol et des codes du bâtiment rigoureux sont en place, et aux responsables des politiques, de promouvoir une collaboration étroite entre les secteurs public et privé. Lorsque c’est possible, il conviendrait aussi de promouvoir des produits d’assurance sur mesure pour répondre aux besoins locaux, en particulier des microassurances. Enfin, on encourage d’appuyer un marché libre pour la réassurance de même que des règlements qui n’empêchent pas les assureurs ou réassureurs de fournir des protections et d’innover.
« Veillez à ce que la réglementation ne crée pas d’obstacles ou de coûts inutiles pour les solutions innovantes, comme l’assurance paramétrique, la microassurance et la numérisation, suggère-t-on. N’appliquez pas de taxes excessives sur les primes afin de ne pas nuire à l’abordabilité de l’assurance. »
Le rapport aborde également l’assurabilité des risques par le privé et les incidences potentiellement très importantes sur le bien-être des gens.
« Par nature, certains risques ne peuvent pas être assurés uniquement par le secteur privé, car ils sont contraires aux principes fondamentaux de l’assurance. Puisque l’industrie des assurances pourrait ne pas être en mesure de couvrir ces types de risques (les pandémies, par exemple), il faut examiner le rôle et la pertinence que peut avoir le secteur public parallèlement à ceux de l’industrie. »