Le Mouvement Desjardins déclare des excédents avant ristournes aux membres de 553 millions de dollars (M$) au deuxième trimestre de 2023. Cela représente une hausse de 515 M$ par rapport aux excédents de la période comparative en 2022.
Ces excédents, rappelons-le, ont été retraités à la suite de l’adoption au 1er janvier 2023 de la norme IFRS-17 sur les contrats d’assurance.
La coopérative explique cette amélioration des résultats principalement par la croissance du résultat financier net d’assurance de 424 M$. La hausse importante des taux d’intérêt au deuxième trimestre de 2022 avait eu une incidence défavorable sur ce résultat d’assurance.
Assurance de dommages
Au deuxième trimestre de 2023 en assurance de dommages, les excédents nets sont de 56 M$, comparativement à un déficit net de 167 M$ pour la même période en 2022.
Ce meilleur résultat d’assurance s’explique notamment par l’évolution des sinistres des années antérieures qui a été plus favorable qu’à la période comparative de 2022 en assurance automobile.
Les revenus des activités d’assurance sont en hausse du côté de l’automobile et de l’habitation, mais Desjardins note aussi une hausse de la sinistralité comparativement au deuxième trimestre de 2022. La coopérative évoque à nouveau la hausse du coût moyen des réclamations dans les deux segments.
En automobile, l’augmentation est reliée à l’incidence de l’inflation et au nombre plus élevé de vols de véhicules. La même explication était mentionnée au premier trimestre de 2023.
Gestion de patrimoine et assurance de personnes
Du côté du secteur de la « Gestion de patrimoine et Assurance de personnes », les excédents ont atteint 170 M$ au deuxième trimestre de 2023, comparativement à un déficit net de 1 M$ sur la même période en 2022.
Desjardins note ici une augmentation des frais liés à la technologie, ceux-ci étant requis pour soutenir la progression des activités et le rehaussement de l’offre de service aux membres et clients.
Le secteur « Particuliers et Entreprises » a affiché des excédents avant ristournes de 341 M$ au deuxième trimestre de 2023, une hausse de 46 % ou 107 M$ par rapport à la même période de 2022. On explique cela principalement en raison de l’augmentation du revenu net d’intérêts.
Sinistralité
En assurance de dommages, le ratio des sinistres s’est chiffré à 68,9 % au deuxième trimestre de 2023, comparativement à 70,2 % à la même période de 2022.
Le ratio combiné a été de 95,9 % au deuxième trimestre de 2023, comparativement à 101,5 % pour la même période de 2022 selon le montant retraité.
Le ratio des sinistres liés aux catastrophes et aux événements majeurs a été de 5,1 %, contre 8,4 % en 2022. Au deuxième trimestre de 2022, on rapportait une catastrophe, soit le derecho survenu au Québec et en Ontario, et un événement majeur, soit une tempête de vent et des inondations au Québec. Desjardins rapporte que le deuxième trimestre de 2023 a été marqué par deux événements majeurs, soit la tempête de verglas en avril et les feux de forêt en Nouvelle-Écosse en mai.
Ralentissement
Dans ses perspectives économiques, Desjardins note que plusieurs signes de faiblesse sont apparents au Québec, notamment dans la construction neuve dans le secteur immobilier, les investissements des entreprises et les exportations internationales. La vigueur des dépenses des ménages a permis de maintenir l’économie à flot.
« Le contexte sera moins favorable au cours des prochains trimestres », lit-on en page 12 du rapport financier intermédiaire. « Notre scénario table sur une période de contraction du PIB réel du Québec qui devrait se prolonger jusqu’au début de 2024. »
Gouvernance
Parmi les événements importants rapportés dans la documentation publiée le 10 août dernier, on rappelle la décision du conseil d’administration annoncée le 22 juin dernier, concernant la gouvernance du Mouvement Desjardins. Les postes de président du conseil d’administration et de chef de la direction seront séparés d’ici mars 2026.
Les délégués des caisses Desjardins du Québec et de l’Ontario ont approuvé ce changement lors de l’assemblée générale tenue à la fin mars. Guy Cormier, dont le mandat devait se terminer en mars 2024, ne sera pas candidat à sa propre succession. Son mandat a été prolongé pour un maximum de deux ans.
Une période de transition de 24 mois permettra une transition harmonieuse, estime-t-on chez Desjardins. Le changement de gouvernance nécessite aussi des démarches réglementaires encadrées par l’Autorité des marchés financiers.
En mars 2024, Guy Cormier se verra confier le rôle du président et chef de la direction. Au plus tard d’ici mars 2026, le conseil désignera la personne qui lui succédera. Quant à la personne qui occupera la fonction à la présidence du conseil d’administration à compter de mai 2024, elle sera élue par ses pairs au sein du conseil du Mouvement.
La structure organisationnelle de la haute direction a aussi été revue le 16 mai 2023 pour tenir compte du départ à la retraite d’Éric Lachaîne, premier vice-président du réseau des caisses et des services aux membres. M. Lachaîne partira en septembre 2023 après 35 ans de service. Nathalie Larue deviendra responsable de la nouvelle vice-présidence des services aux particuliers.
Le Mouvement déclare un actif de 409,6 G$, ce qui en fait le plus grand groupe financier coopératif en Amérique du Nord. Il emploie plus de 59 300 personnes.