Après une augmentation des affaires presque nulle en 2006, Desjardins assurances générales se promet d’adopter une stratégie d’affaire à l’opposé pour les cinq prochaines années. Au centre de cette nouvelle stratégie : la croissance, la croissance et encore la croissance.Desjardins déploiera ses efforts particulièrement vers les marchés de l’assurance IARD de l’Ontario et de l’Alberta. Sa stratégie sera ouvertement la plus agressive à ce jour. Son objectif : doubler son volume de primes directes souscrites hors Québec. Présentement de 500 M$, on vise à le porter à un milliard d’ici 2012.

« Nous visons une part de marché de 4 à 5% au Canada d’ici les cinq prochaines années, ce qui équivaut à quelque 500 à 600 M$ de primes supplémentaires », a révélé au Journal de l’assurance, Judes Martineau, président et chef de la direction chez Desjardins assurances générales.

« Nous possédons déjà une part de marché de 20% au Québec. Il nous est difficile de croître de manière aussi importante ici que nous pourrions le faire dans le reste du pays où notre part de marché tourne autour de 2% », a-t-il dit.

Selon M. Martineau, les marchés de l’Alberta et l’Ontario sont particulièrement visés car ils sont jugés parmi les plus importants au pays, avec une concentration de près de 70% du marché canadien de l’assurance aux particuliers.

Cette nouvelle stratégie pourrait prendre de multiples formes, a ajouté le gestionnaire, refusant toutefois d’en dévoiler les grandes lignes. « Ce pourrait être une campagne publicitaire, l’ajout de nouveaux réseaux de distribution ou l’ajout de nouveaux marchés. Nous nous apprêtons d’ailleurs à faire des annonces publiques en ce sens », affirmait M. Judes en entrevue le 10 mai dernier.

La croissance anticipée sera avant tout organique. L’assureur prévoit notamment commercialiser ses produits d’assurances IARD destinés aux particuliers, dans le Canada anglais, sous la bannière Desjardins General Insurance. Sa filiale La Personnelle, connue dans le reste du pays sous le nom de The Personal, continuera à développer le segment IARD destiné aux groupes et aux entreprises.

En 2006, Desjardins a vu ses primes directes souscrites stagner à 1,4 G$ comparativement à 2005. Les résultats techniques se sont légèrement améliorés passant de 108,6 M$ en 2005 à 110,8 M$ en 2006. Les revenus de placement ont plongé de 107,3 M$ en 2005 à 77,9 M$ en 2006. « Cela fait partie de notre stratégie de placement », assure M. Martineau. Desjardins a choisit de ne pas réaliser les gains de son portefeuille de placement en 2006, préférant qu’il s’apprécie davantage.

Comme pour nombre d’assureurs, la diminution des primes en assurance automobile, résultant des réformes entreprises dans ce segment d’affaires par les gouvernements de certaines provinces, dont l’Alberta et le Nouveau-Brunswick, expliquent en partie le beau fixe observé chez Desjardins.