Le Mouvement Desjardins a annoncé un investissement de 1,25 million de dollars (M$) sur cinq ans en partenariat avec Polytechnique Montréal pour un programme de recherche portant sur la cybersécurité et l’intelligence artificielle.

Annie-Josiane Bujold, porte-parole du mouvement collectif, a précisé au Journal de l’assurance que Desjardins vise à trouver de nouvelles solutions pour mieux réagir aux cyberattaques. « Nous mettons aussi nos locaux à la disposition des chercheurs pour qu’ils puissent venir travailler sur nos systèmes de sécurité et de les tester aussi.

« La cybersécurité est aujourd’hui devenue une sphère d’activité d’importance stratégique, qui fait appel à notre capacité d’innovation. C’est dans cet esprit que le Mouvement Desjardins met son expertise en commun avec des intervenants qui sont à l’avant-garde de la recherche dans ce domaine. En unissant nos forces à Polytechnique, nous aiderons nos membres et clients, particuliers et entreprises, à gérer leurs affaires financières dans un environnement sécuritaire. Nous contribuerons du même coup au renforcement d’un pôle d’expertise québécois de haut calibre en cybersécurité et en intelligence artificielle », a déclaré Guy Cormier, président et chef de la direction de Desjardins.

Formation d’une douzaine d’experts de haut niveau

Desjardins et Polytechnique affirment aussi que leur partenariat permettra « d’augmenter la rapidité de détection des incidents de sécurité, d’automatiser la détection et les réponses aux incidents, et de former une douzaine d’experts de haut niveau à la maitrise et au doctorat ».

 « Les cyberattaques sont toujours plus sophistiquées. Des gouvernements, des banques, des entreprises de premier plan, pourtant bien outillés, ont été déjoués. Nous sommes dans une course perpétuelle contre les cyberattaques. Ce partenariat concrétisera un programme de recherche original, avancé et audacieux qui permettra d’appliquer les techniques d’apprentissage profond en intelligence artificielle aux problèmes fondamentaux de cybersécurité », a expliqué José Fernandez, professeur au Département de génie informatique et génie logiciel de Polytechnique Montréal.

Des besoins criants

Le partenariat arrive alors que les besoins en cybersécurité sont criants, soutient Desjardins. L’institution financière cite une analyse de Deloitte qui indique que la demande en experts informatiques au pays augmente de 7 % par année. Cela signifie que les organisations auront environ 8 000 postes dans le domaine à pourvoir d’ici 2021.

« La cybersécurité est un élément incontournable de nos programmes de formation et de recherche. Ce partenariat avec Desjardins arrive à point nommé ; de nouvelles technologies, comme la connectivité mobile 5G et la popularité croissante de l’Internet des objets vont multiplier les données en circulation et les possibilités d’intrusions malveillantes. Il faut renforcer et raffiner les mécanismes de défense, former des experts de très haut niveau et épauler de futurs entrepreneurs en cybersécurité », a ajouté Philippe A. Tanguy, directeur général de Polytechnique Montréal.