Sylvie Paquette, chef de la direction de Desjardins Assurances, rappelle que la taille n’est pas automatiquement synonyme de bonne performance. Elle souligne que Desjardins l’a appris à la dure aux débuts des années 2000, avec l’acquisition et l’intégration des activités d’assurance de dommages de CIBC.
« On peut maintenant bâtir un passé pour intégrer une compagnie. C’est quelque chose de très risqué. Ça peut être source d’échec. Il y a un danger que l’entreprise place toutes ses énergies dans l’intégration et en oublie ses activités quotidiennes. Nous avons fait cette erreur en 2000. Quand nous avons regardé la transaction de State Farm, nous nous sommes demandé si nous avions la capacité de développer notre entreprise tout en menant l’intégration », dit-elle.
Desjardins a réussi ce pari, dit Mme Paquette. Elle en donne pour preuve le développement de l’application mobile de son programme de télématique Ajusto. « Ça montre que l’on peut continuer d’innover. Une intégration amène beaucoup de pression sur notre talent, en plus de générer des pressions financières. C’était un gros défi de cette acquisition », dit-elle.
Un autre défi se présente à Desjardins avec cette intégration : soit maintenir une culture de performance. « C’est le seul avantage concurrentiel d’une entreprise qui n’est pas copiable. Nous sommes hyperperformants depuis des années. Comment maintenir cela alors qu’on double de taille? Sans compter que nous embauchons des centaines de nouvelles personnes par année et que nous en intégrons des milliers de nouvelles avec cette acquisition. C’est un enjeu auquel on fait face », dit-elle.
Elle émet aussi une mise en garde : faire attention à la bureaucratie. « Il ne faut pas ajouter des couts qui n’amènent pas de valeur. Une intégration est quelque chose d’extrêmement complexe. L’intégration que l’on mène est d’ailleurs unique en son genre dans le monde. Tout va toutefois très bien. Nous avons appris de notre expérience avec CIBC en 2000. State Farm aux États-Unis nous soutient aussi dans cette démarche », dit Mme Paquette.
Le soutien des employés, des agents exclusifs et des clients fait aussi une différence, dit Mme Paquette. « Ils sont tous hyper contents de l’arrivée de Desjardins. 99,9 % des employés de State Farm ont accepté d’emblée l’offre que nous leur avons faite, tout comme 98 % des agents. Ça va donc très bien à ce niveau », soutient-elle.