Comment faire épargner les gens ayant un revenu annuel de moins de 50 000 $? C’est la question à laquelle Fondaction CSN tente de répondre au quotidien. Il est toutefois plus difficile de le faire qu’il n’y parait, convient l’organisme.

Alain Vallières est directeur de la souscription de Fondaction CSN depuis 2009. Il gère un réseau de 700 bénévoles qui font la promotion de l’épargne retraite dans leur milieu de travail. « On parle souvent du groupe de 70 % de la population dont les besoins sont comblés. Nous, on se préoccupe de notre côté des gens dont les revenus sont inférieurs à 50 000 $ », dit-il. Quand on gagne 35 000 $ par année, « mettre de l’argent de côté, c’est pas mal plus difficile », a lancé M. Vallières, lors du colloque Retraite et Placements du Cercle finance du Québec.

Pour M. Vallières, le volet épargne en milieu de travail passe par la sensibilisation individuelle des salariés. « Il n’y a aucune file le matin devant une institution financière formée de gens qui veulent commencer à épargner. Ça fait 30 ans que je suis dans l’industrie et je n’ai jamais vu cela. Ça se fait les yeux dans les yeux, entre le client et son conseiller, ou un parent, ou un ami. »

Les hommes au Québec, selon Revenu Québec en 2012, fournissaient 51,35 % des déclarations fiscales. Du côté des revenus, on note une proportion plus élevée de femmes dans les catégories plus basses de revenus. Quelque 40 % des gens qui gagnent moins de 10 000 $ sont des hommes, contre 60 % qui sont des femmes.

Les personnes qui gagnaient moins de 50 000 $ en 2012 représentaient 75 % des déclarations fiscales. On parle donc d’une large majorité de contribuables québécois. Sur ces personnes au revenu inférieur à 50 000 $ par année, quelque 56 % de ce nombre sont des femmes.

Alain Vallières se réjouit de l’implantation du RVER pour un aspect en particulier : l’obligation faite à l’employeur de mettre en place un tel régime d’épargne sur le salaire. Il souligne aussi l’obligation de refaire signer les ententes tous les deux ans.

M. Vallières rappelle que la prestation maximale de retraite du régime public est de 1 065 $ par mois, et la prestation de sécurité de la vieillesse est de 570 $ par mois, pour un total mensuel de 1 635 $ et ces sommes sont imposables. Pour recevoir le maximum, il faut avoir eu un revenu au maximum des gains admissibles pour une grosse partie de la période de vie de travail. Il souligne l’arrivée importante des immigrants sur le marché du travail au Québec, lesquels n’auront pas cotisé au régime public pendant 45 ans quand ils arriveront à la retraite.

D’ailleurs, seulement 4,4 % des personnes touchent la prestation maximale de Retraite Québec. La rente moyenne mensuelle était de 480 $, 577 $ pour les hommes, et 390 $ pour les femmes. Pour la sécurité de la vieillesse, les rentes moyennes sont de 1147 $ pour les hommes et 960 $ pour les femmes. Les régimes publics remettent en moyenne 13 764 $ aux hommes et 11 520 $ aux femmes.

M. Vallières a ensuite fait une démonstration sur l’impact fiscal du moindre dollar supplémentaire de revenu supplémentaire sur le salarié. L’exercice lui a permis de faire valoir l’avantage fiscal du REER offert par les fonds de travailleurs.

« Il faut permettre aux contribuables de bénéficier des économies d’impôt qui leur sont offertes et mettre le pied dans l’épargne. Si la personne est prête à se priver de 20 $ par paye, avec l’effet de levier, on obtient plus d’argent de côté pour les mêmes sommes déboursées. Et il faut planifier soigneusement les décaissements, selon son âge et sa situation », explique-t-il.