Même si sa démutualisation prend plus de temps que prévu, Assurances Economical se fixe des objectifs ambitieux pour son futur. Sa PDG, Karen Gavan, veut que l’assureur fasse partie du top 3 canadien. L’entreprise vient d’ailleurs de s’imposer une cure minceur, et elle continue à investir pour se donner les moyens de ses ambitions.« Nous nous dévouons pleinement pour qu’Economical devienne le leadeur du marché de l’assurance de dommages au Canada, a dit Karen Gavan lors d’une allocution prononcée au cours de l’assemblée générale annuelle de l’assureur, à la fin de juin. Notre vision est ambitieuse. Pour l’accomplir, nous devons être en mesure de générer une croissance rentable. Nous dirigeons donc notre stratégie de croissance avec attention et discipline. »

La PDG d’Economical a aussi fait le point sur la restructuration amorcée par l’assureur en 2012. En un an, l’assureur a supprimé plus de 355 postes à travers le Canada, selon ce qu’a recensé FlashFinance.ca, une publication sœur du Journal de l’assurance.

Nombreuses fermetures

En juin 2012, l’assureur a fermé son bureau de la ville de Québec. En octobre 2012, 145 emplois ont été supprimés. En juin 2013, 143 mises à pied supplémentaires ont été effectuées. Puis, en novembre 2013, l’assureur a fermé ses succursales de Moncton, au Nouveau-Brunswick, et de Hamilton, en Ontario. En mars 2014, Economical a fait savoir qu’il se retirera du marché de Terre-Neuve, et ce, à compter du 1er octobre.

Toujours en mars 2014, l’assureur a annoncé son intention d’ouvrir de nouveaux centres de traitement, l’un à Kitchener, en Ontario, et l’autre, à Montréal. Ces nouveaux centres seront consacrés à l’assurance des particuliers et des petites entreprises. La plupart des activités de traitement des données seront effectuées à partir du bureau de Riverbend, à Kitchener, en Ontario.

Montréal sera quant à elle l’auxiliaire pour la gestion des polices francophones à partir d’un bureau satellite. L’assureur a précisé que les services dans les succursales locales seront maintenus pour répondre aux demandes d’indemnisation et assurer le développement des affaires, tout en offrant des services continus aux entreprises.

« Cette restructuration était nécessaire pour améliorer l’efficacité de notre exploitation, dit Mme Gavan. Nous avons dû prendre des décisions difficiles pour assurer l’avenir de l’entreprise. Nous avons réussi à rationaliser et à simplifier la façon dont nous menons nos affaires, tout en améliorant notre productivité. C’est essentiel pour donner du service à nos courtiers partenaires. »

Devenir le partenaire préféré des courtiers

La PDG d’Economical ajoute qu’elle veut que sa compagnie devienne le partenaire préféré des courtiers. « Il faut donc leur livrer une proposition qui a une valeur ajoutée, tout en travaillant en collaboration pour donner une valeur supérieure à nos clients. Nous voulons être perçus comme une entreprise où il est bon travailler, tout en continuant à attirer et à conserver les meilleurs talents de l’industrie », dit Mme Gavan.

Economical s’était fixé comme objectif de réduire ses dépenses d’exploitation de 60 millions de dollars (M$), soit 20 % de son total. Trois secteurs étaient ciblés : les technologies de l’information (TI), la souscription et les autres dépenses d’affaires.

Cet objectif a été atteint à 80 % à la fin de 2013. Il devrait être complété en 2014. Le secteur des TI a réduit de 27 % sa base de dépenses d’exploitation, soit 10 % de plus que l’objectif qui lui avait été fixé. En souscription, la baisse des dépenses a été de l’ordre de 12 M$, et ce sont 7 M$ supplémentaires qui ont été économisés ailleurs dans l’entreprise.

« Notre productivité améliorée en souscription nous a rendu plus efficaces, ce qui nous a permis d’économiser du temps et de l’argent. Nous implantons aussi des stratégies pour améliorer la tarification de nos risques en biens des entreprises, tout en diversifiant notre portefeuille pour être plus résilients », a précisé Mme Gavan.

Par ailleurs, pour le neuvième trimestre consécutif, l’assureur a vu ses primes nettes croitre. Une grande partie de cette croissance provient de l’assurance des entreprises et plus particulièrement de son segment des automobiles en entreprises. L’Ontario et l’Ouest du Canada sont les régions où Economical tire sa croissance.

Consolidation

Economical veut aussi se positionner dans la consolidation qui a cours dans l’industrie. Son statut de mutuelle lui nuit à cet effet, souligne Mme Gavan.

« Depuis que nous avons annoncé, en décembre 2010, notre intention de nous démutualiser, il y a eu 6 transactions majeures touchant des joueurs du top 10, ainsi qu’un déplacement de 12 % des primes au Canada. Certaines transactions récentes, comme l’acquisition des activités canadiennes de State Farm par Desjardins Assurance, ne nous auraient peut-être pas convenu, mais démontrent que des compagnies que nous ne présumions pas vouloir quitter le marché le font pourtant », dit-elle.

Selon Mme Gavan, la démutualisation permettra à Economical d’accéder à des capitaux auxquels elle n’a pas accès dans le moment et ainsi lui permettre de participer à la consolidation en cours. « Nous devons continuer d’investir en technologie, en markéting, en image de marque et en support accru à nos courtiers. Nous avons la stratégie et l’équipe de gestion pour permettre à Economical de concurrencer les grands joueurs du secteur et ainsi atteindre notre objectif de faire partie du top 3 canadien.