La deuxième vague de la pandémie de COVID-19 et les élections américaines ont accentué le déclin de la santé mentale des Canadiens au cours du mois d’octobre, révèle Morneau Shepell dans son dernier Indice de santé mentale.

« L'incertitude qui perdure et le bombardement d'informations continuent de peser sur la santé mentale des Canadiens, qui atteint de nouveaux sommets en raison des tensions politiques. Les Canadiens sont conscients que les élections présidentielles auront des répercussions économiques et sociales sur les pays voisins, ajoutant ainsi un stress supplémentaire sur une population dont la santé mentale collective est mise à rude épreuve en raison de la pandémie de COVID-19 », indique le fournisseur de services technologiques en santé et mieux-être.

Le Canada est 11,4 points en dessous du score de référence d’avant la pandémie établi par la firme, qui est de 75. Il s’agit d’une diminution de 1,2 point par rapport au mois de septembre, lors duquel un score de -10,2 avait été enregistré.

Le score négatif signifie que la santé mentale est affaiblie par rapport à la valeur de référence, qui tient compte des années 2017, 2018 et 2019, peut-on lire dans le rapport.

En ce qui a trait aux scores secondaires de l’Indice, ils ont diminué par rapport au mois dernier. « De septembre à octobre, ce sont les scores secondaires liés à l’anxiété, à la productivité et à l’isolement qui ont affiché les baisses les plus marquées », indique Morneau Shepell dans son rapport.

Un besoin de soutien en augmentation : les étudiants à bout de souffle

D’après les résultats de l’Indice, près de la moitié des répondants (48 %) ont besoin de soutien psychologique. « Les sources de soutien en santé mentale les plus souvent mentionnées sont d'abord les membres de la famille (24 %), puis les amis ou les collègues (20 %) et enfin les professionnels en santé mentale (8 %) », précise Morneau Shepell.

L’entreprise ajoute qu’il y a 9 % des répondants qui « n’ont pas cherché à obtenir de l’aide, même s’ils estiment en avoir besoin ». Cette partie des personnes sondées est celle qui a obtenu le score de santé mentale le plus bas, avec -33,9.

Pour un cinquième mois consécutif, ce sont les étudiants à temps plein qui ont le score le plus bas par rapport aux autres secteurs d’activité, avec -26,3, peut-on lire dans le rapport. Les services d’hébergement et de restauration ne sont pas loin derrière, avec un score de -18,3.

Le secteur de l’assurance a de son côté enregistré un score de -12,9, une diminution de 1,7 point par rapport au mois de septembre.

Le pire est à venir

D’après Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Morneau Shepell, l'isolement, le stress et l’anxiété vont s’accentuer. Il affirme que la santé mentale sera affectée par les mesures pour contrer la deuxième vague de la COVID-19 et du temps froid qui poussera les Canadiens à rester à l’intérieur.

« La pandémie a des effets considérables sur la dynamique personnelle et familiale des employés, ainsi que sur leur travail. Préoccupés par leur travail et leur sécurité financière, les Canadiens doivent s'adapter à une nouvelle routine chamboulée et trouver de nouveaux moyens de maintenir un sain équilibre entre le travail et la vie personnelle », explique Paula Allen, première vice-présidente, recherche, analytique et innovation.

D’après elle, les employeurs ont un rôle à jouer. Ils ont, selon elle, « une excellente occasion de favoriser et d'appuyer ces saines habitudes, qui contribuent à la résilience dont nous avons d'autant plus besoin maintenant ».

Selon M. Liptrap, si les organisations font un « effort conscient de prendre contact avec leurs employés » et qu’ils revoient leurs stratégies en santé mentale, ils éviteraient des « effets néfastes à long terme sur leur rendement ».