Plusieurs sondages ont récemment souligné que plusieurs Canadiens ignorent ce que sont les comptes d’épargne libre d’impôt (CELI) et qu’ils ne savent pas trop quoi faire avec.
Jamie Golombek, directeur gestionnaire, planification fiscale et successorale, chez Gestion de patrimoine privée CIBC, dit voir deux principales sources de confusions. La première a trait à la compréhension du produit, tandis que la seconde est d’ordre technique.
« On retrouve beaucoup de Canadiens qui ne réalisent pas que le CELI est plus qu’un compte d’épargne », dit-il.
Un CELI peut contenir à peu près tout ce qu’on retrouve dans un REER, comme des fonds commun, des obligations et des actions notamment. Malgré tout, plusieurs personnes voient le CELI comme un simple compte d’épargne », dit M. Golombek.
« Ils déposent leur argent dans un CELI et n’en retirent qu’un faible retour, alors qu’ils pourraient se servir du CELI pour planifier leur retraite. S’il était investi à long terme, leur CELI pour être une solution intéressante comme investissement à long terme. »
M. Golombek attribue une grande partie de ce manque de connaissance au nom du CELI. « Un compte d’investissement libre d’impôt aurait été un nom plus approprié », dit M. Golombek.
Le rôle des conseillers
Toutefois, comme le nom du CELI est enchâssé dans la loi, M. Golombek doute qu’il puisse être changé. L’éducation des Canadiens est donc la solution à retenir pour leur faire mieux connaitre ce véhicule d’investissement. Il dit croire que les conseillers financiers ont un rôle primordial à jouer dans ce processus.
Quand les gens comprendront la flexibilité qu’apporte le CELI, ils l’utiliseront davantage, croit M. Golombek. « Soyons honnête, la principale caractéristique du CELI est qu’il est libre d’impôt. Si vous vous en servez comme compte d’épargne et que vous avez généré un rendement de 1,2 %, ça ne vous fait pas sauver beaucoup d’impôt », dit-il.
Le directeur de CIBC conseille donc d’utiliser le CELI avec un plan d’épargne à long terme. Il recommande généralement d’y placer les investissements qui généreront les meilleurs retours.
Il ajoute que la façon la plus efficace d’inciter les gens à mieux utiliser le CELI est de l’inclure dans un plan financier. « Chaque fois que je rencontre un client, je lui demande s’il a maximisé l’usage de son CELI, ainsi que ceux de son épouse et de ses enfants qui ont 18 ans et plus. C’est la première question que je pose et tout le monde devrait poser cette question », dit M. Golombek.
Point technique
La deuxième source de confusion est d’ordre technique, dit M. Golombek. Plusieurs détenteurs de CELI ont eu des problèmes lorsqu’ils ont transféré de l’argent d’un CELI à un autre et se sont vues imposées des pénalités pour avoir trop contribué à celui-ci. Les conseillers se doivent donc d’éduquer leurs clients sur les règles de transferts pour éviter de telles pénalités, dit-il.
Il est possible de transférer de l’argent d’un CELI à un autre, que ce soit au sein d’une institution financière ou vers diverses institutions ou conseillers. Toutefois, il doit s’agir d’un transfert direct. Prendre de l’argent d’une succursale et la déposer dans un autre compte le lendemain est considéré comme un retrait.
Or, l’argent retiré ne peut être redéposé avant la fin de l’année, à moins que la personne ait suffisamment de contributions non-utilisées pour éviter de payer une pénalité.
« Si vous voulez transférer votre argent d’un conseiller A à un conseiller B dans différents CELI, vous ne pouvez sortir l’argent de A et le redonner à B. Le tout serait considéré comme une contribution excessive si vous avez déjà dépassé votre monta t permissible de cotisation. Ce que vous devez faire, c’est de dire à l’Institution A que vous voulez faire un transfert direct vers l’institution B. Le transfert sera codé différemment et aucune pénalité ne devrait en résulter », dit-il.
Les Canadiens âgés de 18 ans et plus peuvent investir jusqu’à 5 000 $ par année dans un CELI. Ceux qui n’y ont jamais contribué jusqu’à aujourd’hui peuvent y investir jusqu’à 20 000 $, en date du 1er janvier 2012.