Michel Bergeron, en charge de l’industrie des services financiers pour le Québec chez EY (Ernst & Young), a profité de la 18e édition du Congrès de l’assurance et de l’investissement pour dresser un panorama mondial de la vente d’assurances par Internet.

Il en ressort tout d’abord que la vente des produits d’assurance sur internet débute à peine, qu’il s’agit d’une façon de faire qui n’est pas encore totalement ancrée dans les mentalités.

Toutefois, on note déjà que la plupart des entreprises présentent très bien leurs produits sur leur site. En termes de prix, il existe une tendance forte en Chine, où plus de 50% des assureurs présentent des prix sur leur site.  Plus près de nous, au Royaume-Uni, de nombreux agrégateurs établissent des comparaisons de prix, « parce que c’est précisément ce que désirent les consommateurs », souligne Michel Bergeron.

L’évolution est encore plus forte en ce qui concerne les devis en ligne. Selon une étude de Swiss Re, entre 10 et 50 % des produits au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Amérique latine, sont des soumissions en ligne. De plus, de nombreuses sociétés britanniques et d’Amérique latine proposent également entre 10 % et 50 % de leurs produits à la vente directement sur Internet. En Chine et en Asie du Sud-Est, ce chiffre est supérieur à 50 %.

En France, un courtier indépendant, Épargnissimo, s’est associé à une filiale du Crédit Mutuel Arkéa pour offrir de l’assurance en ligne.

Un contrat d’assurance vie en 10 minutes

En Nouvelle Zélande, Pinnacle Life propose un site interactif très convivial, affirme M. Bergeron.  Cinq types de produits sont  présentés. Le consommateur est invité à répondre à trois questions : âge, fumeur ou non, montant. Ensuite, il voit le montant de prime mensuelle proposé, avec une comparaison avec 5 autres compagnies d’assurance.  Ensuite, le site pose des questions plus détaillées sur le dossier médical et sur l’âge du consommateur. Suite à ces questions, le site confirme si le consommateur pourra acheter une police en ligne ou non. « J’ai fait l’essai, et après 10 minutes, j’avais une proposition de contrat d’assurance vie temporaire 20 ans à l’écran », précise M. Bergeron.

Selon lui, la tendance mondiale se dirige donc clairement vers de l’utilisation de l’internet plus fréquente, facilitant le processus pour le client. Les habitudes des consommateurs évoluent dans tous les types d’industries et non pas seulement en assurance. 

Par exemple, le consommateur veut être servi de la manière la plus pratique qui soit. Il veut aussi participer au processus car il est largement influencé par des sites du type Trip Advisor. Les jeunes consommateurs veulent un processus et des produits simples. 

Enfin, les consommateurs veulent plus de communication. Habitués à recevoir des offres de détaillants toutes les semaines, ils s’attendent à des communications plus personnalisées et plus fréquentes, de la part des assureurs.