Selon les résultats du neuvième sondage annuel de l'Association canadienne de la paie (ACP), la plupart des employés du Québec, et à travers le Canada, ne s'en sortent pas mieux qu'avant lorsqu'il s'agit de planifier la retraite.

Ce sont ainsi 47 % des travailleurs canadiens qui affirment éprouver des difficultés à honorer leurs obligations financières si leur paie est retardée ne serait-ce que d'une seule semaine. Cette proportion est encore plus élevée chez les millénariaux dans la trentaine (55 %) et chez la génération X dans la quarantaine (51 %).

Toutefois, ils ne sont que 34 % à vivre d'un chèque de paie à l'autre au Québec, ce qui représente le plus bas taux à l'échelle nationale.

Incapables de trouver 2 000 $ en un mois

Le sondage montre également qu'à l'échelle nationale, 41 % des employés dépensent la totalité de leur paie nette, voire davantage (contre 30 % au Québec). La principale cause invoquée pour justifier l'augmentation des dépenses est la hausse du coût de la vie. De plus, 42 % des répondants (39 % au Québec) épargnent 5 % ou moins de leurs revenus, ce qui est inférieur aux 10 % généralement recommandés par les planificateurs financiers.

Pour illustrer à quel point certains employés ont les mains liées financièrement, 22 % d'entre eux seraient incapables de trouver 2 000 $ en un mois pour faire face à une urgence. Au Québec, ce pourcentage s'établit à 17 %. Il s’agit là encore du niveau le plus bas à l'échelle nationale.

20 % des Québécois se sentent écrasés par les dettes

Bien que le niveau d'endettement des travailleurs canadiens demeure élevé, seulement 20 % des Québécois se sentent écrasés par les dettes, alors que la moyenne nationale se situe à 35 %.

Tandis que près du tiers (31 %) des répondants canadiens affirment que leur endettement a augmenté au cours de l'année écoulée, seulement le quart (24 %) des employés québécois se disent dans la même situation. À l'échelle nationale, la proportion de ceux qui croient que le remboursement de leurs dettes prendra plus que 10 ans a grimpé à 42 % (contre 36 % en 2016), et un bon 12 % pensent qu'ils ne réussiront jamais à ne plus avoir de dettes.

94 % des Canadiens se disent endettés

Enfin, comme par les années passées, 94 % des Canadiens se disent endettés. Les dettes les plus courantes sont l'emprunt hypothécaire (28 %), les cartes de crédit (17 %), le prêt auto (18 %) et la marge de crédit (17 %). Sans surprise, à cause du prix élevé des propriétés dans certaines régions, les répondants sont plus nombreux que jamais (32 %) à avoir du mal à rembourser l'hypothèque sur leur résidence principale.

« Même si les Québécois s'en tirent mieux sous plusieurs aspects, il reste important de dépenser moins et d'épargner davantage tous les jours, en prévision des urgences et de la retraite, explique Janice MacLellan, vice-présidente des opérations à l'Association canadienne de la paie. Les résultats du sondage montrent aussi que c'est très difficile pour les gens de changer leurs habitudes de consommation. Se payer d'abord avec une retenue automatique sur la paie permet de détourner de l'argent vers un compte d'épargne ou de retraite avant même d'être soumis à la tentation de le dépenser. »