La faillite du Centre de courtage Assep étant maintenant consumée, lles créanciers recouvreront leur argent? Le portefeuille d’Assep a-t-il encore une quelconque valeur? Les avis sont partagés sur la question.Jocelyn Renaud, syndic pour la firme Raymond Chabot, a révélé au Journal de l’assurance qu’il essaierait de trouver un acheteur pour vendre les polices restantes d’Assep. Il doit tout d’abord faire l’inventaire des actifs pour voir ce qui peut être vendu.

Phillippe Corriveau, directeur administration et finances du Groupe BBA, croit qu’un agent général pourrait être intéressé à acquérir le bloc d’affaires d’Assep.

« Ce qu’il reste d’Assep vaut quelque chose, c’est sûr. Les courtiers qui traitaient avec Assep devront faire affaire avec un autre agent général. De plus, s’il y a des transferts d’actifs qui ont été faits, le syndic en recevra une compensation », explique-t-il.

M. Corriveau ajoute que le syndic offrira probablement ce bloc à certaines personnes, dont des agents généraux. « Nous avons récupéré certains représentants. Certains sont allés vers d’autres agents généraux et il y en a qui n’ont pas choisi encore. Ça peut donc être intéressant », affirme-t-il.

Michel Kirouac, vice-président et directeur général du Groupe Cloutier, croit aussi qu’un agent général pourrait être intéressé.

« Je ne sais pas comment le syndic démêlera tout ça et ce sera difficile de l’évaluer. La problématique, c’est que les courtiers se ramassent maintenant à trois ou quatre endroits. C’est bien beau d’acheter l’en-vigueur, mais ça prendra le contrôle des conseillers », souligne-t-il.

« Entre 70 et 75 % des polices en vigueur chez Assep n’ont plus de représentant, car les contrats qui existent avaient été passés avec des compagnies comme La Maritime et Colonial, qui n’existent plus. C’est donc sûr que ces polices restent là. La question est de savoir si elles vont être maintenues dans l’en-vigueur, puisqu’Assep n’a plus le contrôle de ses conseillers. On ne sait donc pas comment le syndic va déterminer le prix des polices. Les récupérer pourraient donc être intéressants pour un agent général, mais il y a beaucoup de choses à considérer », mentionne M. Kirouac.

James McMahon, président de Force financière Excel, est plus catégorique. Il ne voit aucun intérêt dans le portefeuille d’Assep.

« Ça ne vaut pas grand-chose. Le problème avec ces polices d’assurance, c’est qu’elles étaient rattachées à un conseiller. La plupart des conseillers ont quitté avant la faillite, car ça faisait un bout de temps qu’Assep était dans le trouble. Il ne reste donc pas grand-chose », croit-il.

L’Autorité veille au grain

L’Autorité des marchés financiers suit également le dossier de près. Frédéric Alberro, porte-parole de l’Autorité, a révélé au Journal de l’assurance que le régulateur était en contact constant avec les dirigeants d’Assep.

« C’est sûr qu’on a un rôle à jouer lorsqu’un intervenant du type d’Assep fait faillite. Le cabinet a une responsabilité et des obligations à respecter. Il se doit de divulguer si un changement majeur survient. La faillite d’une personne morale est un changement majeur. Il se doit de remplir un document et avertir l’Autorité. Nous avons eu quelques cas du genre par le passé », indique-t-il.

Une demande de retrait d’inscription doit ensuite être remplie. Par la suite, une conservation des dossiers et un suivi doivent êtres assurés. Les clients reçoivent aussi un suivi.

« Nous sommes en plein dans ce processus. On suit cela de près. Plusieurs scénarios peuvent ensuite se présenter. Le dossier peut être référé à un autre assureur ou à un autre inscrit, ou les primes sont vendues. Actuellement, nous sommes en discussion avec l’inscrit pour compléter le dossier », dit-il.