Beneva a réalisé un résultat net consolidé de 271,5 millions de dollars (M$) en 2023, en hausse de 149 % par rapport à son résultat net consolidé de 2022. 

Le rendement de l’avoir consolidé s’est établi à 8,1 % en 2023 pour l’assureur de Québec, qui a terminé l’année avec un actif de 25,2 milliards de dollars (G$) et des capitaux propres de 3,5 G$.

Beneva a affiché un ratio de solvabilité de 141 % en 2023, il s’agit d’un ratio déterminé selon la Ligne directrice sur les exigences de suffisance du capital – Assurance de personnes (ESCAP) de l’Autorité des marchés financiers. Le régulateur a fixé le ratio cible minimal à 99 %. 

Jean-François Chalifoux

« Ces résultats financiers démontrent que Beneva se taille une place de choix sur un marché très compétitif », a affirmé Jean-François Chalifoux, président et chef de la direction de Beneva, lors de son assemblée annuelle du 25 avril 2024.

Les nouvelles affaires en assurance de Beneva ont atteint environ 533 M$, tandis que les volumes d’affaires d’assurance ont atteint 6,6 G$, excluant les rentes, en hausse de 8 % par rapport à l’année précédente. Beneva dit que ce résultat confirme sa position de plus important assureur au Québec. 

En entrevue exclusive avec le Portail de l’assurance, Jean-François Chalifoux a expliqué la croissance de 149 % du bénéfice net par plusieurs éléments. Comme tous les autres assureurs, Beneva a dû réévaluer ses bénéfices de 2022 à la lumière des nouvelles normes comptables IFRS (17 – Contrats d’assurance, et 9 – Instruments financiers), rappelle-t-il.

M. Chalifoux a souligné en entrevue que Beneva parvient à ces résultats pendant une année 2023 marquée par « des investissements massifs reliés à l’intégration ». Le PDG de Beneva croit que la taille et la diversification qu’amène le regroupement propulseront les résultats à long terme de la mutuelle, en termes de sources de revenus et de rentabilité. 

Le contexte économique et les marchés boursiers ont aussi alimenté le résultat net, ajoute M. Chalifoux. « Ils ont favorisé la performance de nos placements, mais aussi la performance de nos métiers. » Le PDG de Beneva précise que les affaires d’assurance de Beneva englobent les secteurs de l’assurance collective, de l’assurance de dommages et de l’assurance vie individuelle, qui inclut les services financiers, essentiellement constitués de fonds distincts.

Il mentionne que les produits de gestion de patrimoine ont particulièrement profité de la hausse des marchés boursiers. Les fonds sous gestion de Beneva ont atteint 11,9 G$ en 2023, en hausse de 10 % par rapport à 2022. 

Jean-François Chalifoux ajoute que « les résultats d’assurance de dommages ont été globalement bons, malgré la pression de l’inflation et des événements liés aux changements climatiques ».

En entrevue, M. Chalifoux a ajouté que Beneva a réussi à maintenir ses parts dans le marché canadien, tant en assurance de personnes qu’en assurance de dommages. Il évalue à plus de 5,5 G$ les primes totales de Beneva et affirme que ce résultat fait de la mutuelle le plus important assureur au Québec. 

Officiellement complété le 1er janvier 2024, le regroupement de SSQ Assurance et de La Capitale a fait de Beneva la plus grande mutuelle d’assurance au pays, avec 2,7 millions de membres. Jean-François Chalifoux l’a souligné lors de son allocution au Cercle finance du Québec, le 15 avril 2024. Beneva emploie 5 500 personnes, dont 4 000 dans la Capitale-Nationale. 

Délais aux centres d’appels 

Le PDG a alors reconnu que « rebâtir la tuyauterie avec de nouveaux écosystèmes » a donné du fil à retordre à Beneva. L’assureur a implanté de nouvelles technologies en 2023. « Autant nos employés devaient apprivoiser les nouvelles technologies, autant nos clients devaient passer à travers le changement dans un contexte en turbulence. L’inflation qui sévit a entraîné une hausse des primes d’assurance », a-t-il déclaré à l’auditoire. 

Dans son message du PDG du rapport annuel 2023 publié le 25 avril 2024, M. Chalifoux précise que l’inflation a entraîné une croissance considérable des coûts de réparation des véhicules. Les prix en assurance automobile des particuliers ont du même coup augmenté, causant une hausse des appels de clients.

Au Cercle finance du Québec, Jean-François Chalifoux en a donné les détails. « Nos centres d’appels ont connu une hausse d’achalandage de 20 % à 30 %, et nous n’étions pas équipés pour faire face à ces appels supplémentaires. Cela a créé beaucoup de pression. Nos clientèles de SSQ et La Capitale n’étaient pas habituées à attendre aussi longtemps au téléphone », déplore-t-il.

Le PDG dit que la pression s’atténue. Il dit retenir de ce défi « qu’il ne faut jamais sous-estimer comment chaque changement technologique est perçu par le client ». « Nous aurions pu mieux accompagner nos clientèles », conclut-il. 

En entrevue, Jean-François Chalifoux a dit que les délais étaient revenus « aux temps d’avant » en assurance de dommages. « En assurance collective, ils sont en voie d’être rétablis. Il y a un peu d’enjeux du côté de l’assurance individuelle et de l’épargne. » Les écosystèmes de ce secteur d’activité n’ont été déployés qu’à la fin de 2023, plaide-t-il. « Cela aiguise la patience de nos employés et de nos partenaires de distribution », reconnaît M. Chalifoux. Il dit que ses équipes travaillent actuellement d’arrache-pied à régler la situation.

Stabiliser l’organisation 

Jean-François Chalifoux dit s’efforcer d’abord de stabiliser l’organisation. « Plusieurs employés travaillent avec de nouveaux systèmes, d’autres travaillent toujours avec les anciens et s’apprêtent à migrer vers leurs nouveaux outils. Il faut s’accorder du temps pour s’assurer d’être en maîtrise de nos nouveaux outils pour redonner à nos clients le service auquel ils sont habitués et auquel ils ont droit », insiste M. Chalifoux. 

À moyen terme, il dit souhaiter bonifier l’expérience client, par exemple avec une offre numérique de type omnicanal « où on utilise mieux la donnée », affirme le PDG de Beneva.