L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) et la présidente d’ACCAP-Québec, Lyne Duhaime, signent un mémoire qui propose d’encadrer et de rendre transparents les honoraires des pharmaciens.

L’ACCAP a déposé un mémoire dans le cadre des consultations particulières et auditions publiques de l’Assemblée nationale sur le projet de loi 92, Loi visant à accroitre les pouvoirs de la Régie de l’assurance maladie du Québec et modifiant diverses dispositions législatives.

L’ACCAP réclame la divulgation des honoraires des pharmaciens et l’accès aux négociations entre le gouvernement et les compagnies pharmaceutiques. Elle y souligne aussi que l’écart s’agrandit entre les couts supportés par les régimes d’assurance collective privés et le Régime général d’assurance médicaments.

« Pour le même médicament acheté à la même pharmacie, nos assurés paient au moins 17 % de plus que s’ils étaient assurés auprès du volet public, et 37 % de plus s’il s’agit d’un médicament générique. Ces chiffres ont été établis à partir de données de 2012 et les analyses préliminaires en cours nous indiquent que l’écart s’est accru depuis », écrivent les auteurs du mémoire. L’ACCAP évalue l’écart à plus de 400 millions de dollars (M$) par année, et précise qu’il est entièrement payé par les employeurs et les employés.

Des honoraires parfois triplés

« Le prix de la molécule elle-même (du médicament) étant identique pour les volets privé et public, la différence de cout provient des honoraires et des frais des pharmaciens », estime l’ACCAP. Selon elle, le fait que les honoraires ne soient pas réglementés entraine des abus. « Les honoraires et frais des pharmaciens sont parfois le double, voire le triple, de ceux facturés au régime public pour exactement le même médicament et le même service », soutient l’ACCAP.

L’ACCAP propose quatre solutions pour atténuer l’écart entre les régimes privés et le régime public.

  1. Encadrer les honoraires et les frais des pharmaciens.
  2. Rendre transparents les honoraires et les frais des pharmaciens.
  3. Permettre l’accès à des outils de gestion supplémentaires qui permettrait un meilleur contrôle des couts.
  4. Permettre l’accès aux bénéfices des négociations entre le gouvernement et les compagnies pharmaceutiques.

Ainsi, l’ACCAP croit que de nouvelles dispositions législatives encadrant les honoraires et les frais réduiraient progressivement l’écart. L’ACCAP souligne que le Québec est la seule province où le client reçoit de son pharmacien une facture qui ne distingue pas le cout du médicament de celui de ses honoraires et frais. Il exhorte le législateur à faire en sorte que cette information soit disponible aux citoyens et à l’administrateur du régime « sur la facture, sur un affichage en pharmacie ou sur tout autre support technologique ». Enfin, l’ACCAP souhaite que les ententes conclues entre le gouvernement et les entreprises pharmaceutiques s’appliquent aussi aux assureurs privés.