Lorsque la pandémie de COVID-19 se résorbera, il sera temps de s’attaquer à une autre crise, soit celle du climat.
Développer des infrastructures vertes et durables sera primordial en ce sens. Swiss Re estime à 3 300 milliards de dollars (G$) le montant qui sera investi annuellement, secteurs public et privé combinés. À cela s’ajoute un montant de 1 400 G$ d’investissements privés nécessaires annuellement d’ici 2040 pour financer ses projets. Pour les assureurs, le potentiel pour générer des primes est énorme, dit le réassureur.
Irina Fan et Mahesh H. Puttaiah, respectivement chef de l’analyse de marché en assurance et économiste senior, établisse le montant de primes d’assurance tirées des infrastructures vertes et durables à 50 G$ de 2021 à 2030. Ils ont aussi rappelé que les assureurs sont des investisseurs clés dans les projets d’infrastructures.
« La crise causée par la pandémie de COVID-19 a créé une perturbation à court terme des investissements dans les infrastructures. Nous considérons que la tendance à long terme est inchangée. Nous nous attendons à ce que la croissance des investissements dans les infrastructures reprenne cette année, alors que le déploiement de la vaccination permet aux économies de rouvrir et que les gouvernements investissent pour soutenir la reprise », disent-ils.
Nombreux changements à venir
Ils ajoutent que les changements seront nombreux en matière de design et d’infrastructures dans les années à venir, exacerbés par la pandémie de COVID-19.
« Les restrictions de déplacements conduisent à de nouvelles conceptions de rues qui donnent la priorité à la marche et au vélo. L’essor du travail à distance a affecté l’utilisation des systèmes de transport, des immeubles de bureaux et des zones urbaines. Une plus grande distanciation sociale est susceptible de modifier la conception des bâtiments, des lieux publics et des espaces urbains. Nous nous attendons à ce que cela soutienne de nouveaux investissements, en particulier dans les infrastructures numériques telles que les centres de données », disent les deux analystes de Swiss Re.
Les assureurs seront bien placés pour financer ces projets d’infrastructures vertes et durables, mais ils peuvent aussi les défendre en appliquant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) élevés lors de la sélection de projets dans lesquels investir. « Pour attirer les financements du secteur privé, les décideurs devront établir un cadre favorable au marché qui rapproche le financement des infrastructures d’une classe d’actifs standardisée », disent les deux analystes de Swiss Re.
Selon eux, les assureurs pourront aussi contribuer à la réussite du développement des infrastructures en garantissant les risques inhérents aux phases de construction et d’exploitation des projets. Ces risques de construction comprennent l’ingénierie, le crédit et la caution, les assurances tous risques des entrepreneurs, ainsi que les assurances maritimes et énergétiques.
« Lorsque les actifs sont opérationnels, les assureurs proposent des garanties dommages et pertes d’exploitation. Avec un rebond de l’investissement attendu, les assureurs ont un double rôle à jouer en tant qu’investisseurs de long terme et en tant que fournisseurs de solutions de transfert de risques pour en accompagner le développement. »