La révolution numérique en cours offre de nombreuses opportunités pour les femmes qui exercent dans le domaine des services financiers. Telle est le message fort de la deuxième édition du colloque Femmes en finance présentée par le Cercle finance du Québec le 12 septembre dernier à Québec, auquel ont participé près de 500 personnes.

De très nombreuses jeunes pousses innovent et permettent de numériser les procédés, les systèmes et les produits financiers. On déplore cependant que fort peu de femmes soient à la tête de ces nouvelles entreprises. Les femmes sont prédominantes dans les écoles de génie, mais en informatique, on constate que fort peu de femmes créent des entreprises dans cette industrie, a ainsi souligné Nicole St-Hilaire, qui animait la journée.

Besoin de matière grise

Dans une vidéo diffusée juste avant le forum, la ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, Dominique Anglade, et le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, ont fait part de l'importance de la présence des femmes dans les disciplines scientifiques et en innovation. Mme Anglade a confirmé le lancement de la Stratégie numérique à l'automne 2017. « On parle d'intelligence artificielle, voilà un secteur où l'on a besoin de notre matière grise, bien plus que de nos bras », ajoute M. Quirion.

Le forum sur la révolution numérique était animé par Caroline St-Jacques, vice-présidente chez Manuvie Québec. Les expertes ont tenté de déterminer les facteurs qui augmenteront la présence des femmes dans le domaine de l'innovation numérique.

Selon Sylvie Paquette, administratrice de sociétés et ex-PDG de Desjardins Groupe d'assurances générales, si les institutions financières investissent depuis plus de 20 ans dans les technologies, « le virage numérique ne s'est pas fait. On a mis en place des éléments pour que ça se fasse. » Pour que ça fonctionne, l'innovation doit être pensée en fonction des besoins du client, et non de l'institution, précise-t-elle.

Difficile de dynamiser la pédagogie

La rectrice de l'Université Laval, Sophie D'Amours, souligne la difficulté des établissements d'enseignement qui veulent financer les efforts requis pour réaliser le virage numérique. « On peut immobiliser pour les infrastructures, on a des fonds pour les laboratoires, le matériel. Mais dans les salles de classe, il est difficile de dynamiser la pédagogie, car les enseignants n'ont pas les outils appropriés. » Dans le secteur privé, on peut capitaliser l'investissement pour financer un actif lié à l'information, mais dans les universités publiques, ça n'est pas possible, dit-elle.

De son côté, Marie-France Ouimet, chef stratégie de données à la Banque Nationale du Canada, a mentionné l'importance des questions éthiques soulevées par l'utilisation des montagnes de données fournies par les utilisateurs consentants des objets connectés.

Un reportage plus détaillé sur le colloque sera publié dans l'édition d'octobre du Journal de l'assurance.