La grande majorité des Canadiens qui vivent dans des zones à haut risque d’inondation non seulement ne le savent pas, mais devront payer de leur poche pour les dommages occasionnés en cas de sinistre.

Telles sont les conclusions d’une étude menée par les chercheurs du Centre interdisciplinaire sur le changement climatique et le réseau de recherche Partners for Action de l'Université de Waterloo. L’étude s’est intéressé à près de 2 300 propriétaires qui vivent dans des communautés que le Programme gouvernemental de réduction des dommages causés par les inondations a identifiées comme étant des zones à haut risque d’inondation.

94 % des répondants ne sont pas informés du risque

Il en ressort que 94 % des répondants ne sont pas informés du risque qu’ils encourent, et ne savent pas qu’il est de leur responsabilité d’assurer leur logement contre ce type de sinistre. En effet, le Bureau d’assurance du Canada précise bien les dommages graduels et répétés ne sont jamais couverts. Pas plus que les dommages causés par les inondations dues à la crue d’un cours d’eau.

« Les Canadiens paient chaque année 600 millions de dollars de leur poche pour des dommages causés par des inondations, affirme Jason Thistlethwaite, professeur à l'Université de Waterloo. Avec des coûts d'assistance en cas de catastrophe qui devraient doubler au cours des cinq prochaines années, les propriétaires ne peuvent pas se permettre de rester dans l’ingnorance quant à leurs options et leurs responsabilités. »

Un risque très mal connu

Selon l’étude, plus de la moitié des propriétaires ont convenu qu'ils devraient être responsables de la protection de leurs maisons, mais peu agissent réellement en ce sens en installant par exemple des systèmes de pompage. Contrairement aux projections du changement climatique, moins de la moitié des personnes interrogées croient que le risque d'inondation augmentera au cours des 25 prochaines années.

« Les propriétaires méritent de savoir ce qu’une inondation pourrait représenter pour eux et leurs familles, met en garde Shawna Peddle, directrice de Partners for Action. Les gouvernements et les parties prenantes, comme les agents immobiliers et les assureurs, doivent répondre à la demande des propriétaires pour plus d'informations. »

À noter que l’étude présentée a été appuyée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), le Marine Environmental Observation Prediction and Response (MEOPAR ) et le Centre de recherches pour le développement international (CRDI).