Le Bureau d’assurance du Canada (BAC) salue la récente annonce du Plan de protection du territoire face aux inondations : des solutions durables pour mieux protéger nos milieux de vie du gouvernement du Québec. Ce dernier a annoncé le 3 avril qu’il allait investir 479 millions de dollars (M$) afin d’augmenter la résilience des municipalités face aux inondations printanières.

« Le BAC accueille favorablement les mesures annoncées par le gouvernement visant à mieux gérer le risque d’inondation au Québec. Le BAC milite depuis de nombreuses années auprès de tous les paliers de gouvernement pour une meilleure gestion du territoire en zones inondables », dit Pauline Triplet, porte-parole du lobby des assureurs de dommages.

Cette dernière a indiqué au Portail de l’assurance que le BAC est satisfait qu’un montant de 45 M$ soit dédié à la cartographie des zones inondables au Québec.

En fait, 37 M$ seront investis pour « acquérir et rendre disponibles les données géospatiales nécessaires à la cartographie des zones inondables », peut-on lire dans le plan d’action.

De plus, une somme de 8 M$ servira à « cartographier les aléas d’inondations à l’échelle des bassins versants », et ce, d’ici 2023. Le tout, indique le gouvernement, permettra de continuer le projet INFO-Crue du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. « Ce projet vise à produire, d’ici 2023, la cartographie de 50 bassins versants prioritaires au Québec », explique le gouvernement.

Ce dernier investissement permettra d’adopter « une méthodologie standardisée et cohérente de la cartographie des aléas d’inondations », de « faire évoluer la méthodologie en fonction des nouvelles connaissances », de « cartographier les aléas d’inondations à l’échelle des bassins versants » et de « réaliser une délimitation des secteurs inondés au-delà de la cartographie établie ».

« Les inondations survenues en 2017 et en 2019 ont démontré que la cartographie existante des zones inondables ne reflétait pas de façon parfaite les risques liés aux inondations auxquels la population est exposée », peut-on lire dans le plan d’action.

Plan d’intervention

Un nouveau programme de résilience et d’adaptation face aux inondations de quelque 434 M$ sera créé, dit le gouvernement du Québec.

Quelque 270 M$ seront utilisés pour soutenir le milieu municipal dans la réalisation d’aménagements résilients. De plus, un investissement de 89 M$ permettra la mise en place de « bureaux de projets pour la gestion des zones inondables à l’échelle des bassins versants », chose qui a été saluée par le Bureau d’assurance du Canada.

Une somme de 75 M$ a également été annoncée par Québec pour aider les municipalités en ce qui a trait à la relocalisation des maisons et des bâtiments actuellement situés dans des zones inondables. Ce montant n’est pas suffisant, estime le lobby des assureurs. « Le BAC souhaite que des sommes plus importantes soient allouées à sortir les citoyens des zones inondables, avant même que leurs résidences soient endommagées. Le retrait stratégique des zones inondables est une des mesures proposées par le BAC dans son programme national sur les inondations, pour les résidences pour lesquelles d’autres mesures d’atténuation du risque ne sont pas disponibles ou réalisables », dit Mme Triplet.

Collaboration de plusieurs acteurs

Outre la cartographie, le gouvernement concentre son plan d’action sur quatre « axes d’intervention ». Ceux-ci sont « régir et encadrer » pour moderniser les cadres légaux et réglementaires, « planifier et intervenir » au niveau des interventions, et « connaître et communiquer » l’information à la population.

Le plan a été mis de l’avant par le groupe d’action ministériel en matière d’inondations qui a été créé en mai dernier par le premier ministre François Legault.

La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest et le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, coprésident le groupe. Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, et la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau, en font aussi partie.

En plus des quatre ministères mis à contribution, d’autres comités consultatifs ont été consultés pour réaliser le plan d’action annoncé. La ministre Andrée Laforest tenait à le souligner lors de l’annonce.

« Je suis très fière du plan que nous annonçons aujourd’hui, notamment parce que nous avons mené nos réflexions en collaboration avec des représentants des milieux scientifique et municipal. Ce travail de concertation donne lieu à des mesures concrètes qui tiennent véritablement compte des enjeux auxquels nous sommes confrontés. Nous agissons ainsi de façon responsable et cohérente afin d’assurer la sécurité des personnes et la protection des biens dans les zones à risque d’inondations. Nous ne laisserons plus ce genre de catastrophe ébranler notre société et nous réaménagerons de façon durable nos milieux de vie riverains, et ce, au bénéfice de toute la population », dit-elle.