Une nouvelle étude de Statistique Canada portant sur les quartiers touchés par les inondations examine les caractéristiques démographiques et socioéconomiques des zones ayant connu des inondations entre 2016 et 2021. Elle cherche également à déterminer si les collectivités touchées par ces événements ont ensuite connu des changements en matière de privation socioéconomique. 

Dans son rapport, Recoupements entre les inondations et la défavorisation : étude sur les quartiers, Statistique Canada indique qu’au cours de la période étudiée, 4 829 quartiers au Canada ont été inondés. « Ces mêmes quartiers ont souvent été touchés à plusieurs reprises par des inondations ; 41 % des zones inondées ont subi deux inondations ou plus au cours de la période à l’étude », peut-on lire dans le document. 

Selon les auteurs, les régions rurales sont les plus vulnérables aux inondations, près de la moitié des zones inondées étant situées à l’extérieur des centres de population. « Autrement dit, plus du cinquième (22,2 %) des régions rurales ont été touchées par des inondations, comparativement à 4,8 % dans les grandes régions urbaines. Les régions rurales étaient également plus susceptibles d’avoir connu plusieurs années d’inondations ; 9,0 % des aires rurales de diffusion ayant été touchées au cours de plus d’une année pendant la période à l’étude. » 

Le Manitoba parmi les provinces les plus touchées 

L’étude révèle que 32,7 % des quartiers du Manitoba ont été touchés par des inondations durant la période analysée, un taux 3,5 fois plus élevé que la moyenne nationale de 9,3 %. Au Nouveau-Brunswick, 17,6 % des quartiers ont connu des inondations sur plusieurs années. 

Les auteurs n’observent pas de différences significatives dans l’incidence des inondations selon les quintiles de revenu. « Au fil du temps, les inondations n’ont généralement pas eu d’incidence notable sur le revenu avant impôt. Deux exceptions sont à souligner : l’Alberta et le Manitoba. » Selon eux, ces deux provinces ont connu une baisse du revenu avant impôt entre 2016 et 2021 en lien avec les inondations. 

Une vulnérabilité accrue 

Les collectivités caractérisées par une instabilité résidentielle n’étaient pas plus exposées aux risques d’inondation. « Au cours de la période suivant leur rétablissement, les collectivités inondées — peu importe leur niveau de défavorisation économique avant les inondations — ont constaté des améliorations économiques. Ce constat était plus prononcé dans les grandes régions urbaines. » En revanche, la dépendance économique moyenne a augmenté dans les zones urbaines non touchées par les inondations au cours de la période étudiée. 

Cela dit, l’étude souligne que les quartiers touchés par les inondations ont vu leur vulnérabilité s’accroître de différentes façons. « L’instabilité résidentielle notamment, laquelle n’était pas associée à un risque accru d’inondation, a augmenté à la suite d’inondation, principalement dans les régions rurales. » Ce phénomène n’a pas été observé dans les centres urbains.