L’Europe est aux prises avec un sérieux problème d’inondations. Depuis dix ans, le Vieux Continent a connu pas moins de 100 inondations majeures. Assureurs et gouvernements tentent de trouver des moyens pour réduire l’incidence de ces sinistres récurrents. Même si les problèmes rencontrés et solutions proposées sont propres à l’Europe, certains des constats avancés pourraient s’appliquer au Québec.

Le Comité européen des assurances est catégorique. Le nombre, la gravité et les impacts économiques liés aux inondations sont en hausse. Selon le Comité, les changements climatiques, la croissance de la population et les activités économiques dans des zones propices aux inondations en sont la cause. La dernière série d’inondations, qui a touché la Grande-Bretagne à l’été 2007, a causé plus de 4 milliards d’euros de dommages.

Un rapport de la firme de notation A.M. Best à ce sujet note aussi que des erreurs ont été faites au niveau des structures d’habitations et du choix de territoire pour construire ces dernières. Par ailleurs, de plus en plus d’habitations ont des équipements coûteux dans leur sous-sol, que ce soit des systèmes informatiques ou des systèmes de divertissement.

La firme de notation note aussi que l’activité humaine a fait augmenter les risques et les impacts des inondations. L’Europe a assisté à une vaste déforestation au cours des dernières années pour faire place à de nouveaux quartiers résidentiels et à de nouvelles terres agricoles, qui ont compacté le sol et ainsi réduit ses capacités d’absorption.

La forte hausse de l’utilisation de l’automobile a aussi eu des impacts, dont une hausse de la construction de routes. De plus, dans les villes, on retrouve plus de voies pavées et d’espaces de stationnement, qui viennent eux aussi réduire la capacité d’absorption des sols. La hausse du niveau des eaux de surface entraîne ainsi une hausse des inondations fluviales.

C’est pour faire face à tous ces problèmes que l’Union Européenne a édicté des normes pour améliorer la gestion des risques d’inondations. Ainsi, d’ici décembre 2011, tous les pays membres de l’Union Européenne doivent avoir rédigé un plan de gestion des risques d’inondations pour chaque rivière touchant une zone habitée, qui doit inclure les inondations passées et les dommages qu’elles ont causé.

Par la suite, ils doivent préparer d’ici décembre 2013 une carte des risques d’inondations pour chaque district établis à partir de trois différents scénarios probables. Finalement, pour décembre 2015, les pays membres de l’Union Européenne doivent établir des plans qui détaillent chaque aspect de la gestion d’une inondation dans un secteur donné. Ces plans devront aussi comprendre des mesures de prévention, de protection et de préparation.

A.M. Best dit voir d’un bon œil la mise en place de ces directives. Toutefois, elle note que certaines d’entre elles ne seront pas en vigueur avant sept ans. A.M. Best ajoute que les modèles en place doivent être revus pour tenir compte des plus petits évènements. À cet effet, la firme de notation fait remarquer que faire des prédictions en ce qui a trait aux précipitations de pluie demeure hasardeux. Personne n’avait d’indice que les inondations de l’été 2007 en Grande-Bretagne seraient d’une telle gravité un mois avant qu’elles ne surviennent.

 

Hubert Roy