Les institutions financières peuvent utiliser l’augmentation du fardeau et des couts de la conformité des suites de la crise financière à leur avantage, indique un rapport de la firme d’analyse de risques Brink. Cette dernière soutient que les jeunes pousses en technologie œuvrant dans le domaine de la conformité (regtech) peuvent être utilisées comme atout concurrentiel pour réduire les couts de la conformité et en rendre les processus plus rapides.
« L’effet le plus direct et le plus évident de cette croissance de la règlementation a été la complexité et, par conséquent, le cout, de la conformité. Alors que le nombre d’employés qui sert à la clientèle diminue, le nombre de personnes travaillant dans des rôles de contrôle et de conformité, qui sont généralement très bien payés, a explosé », explique Oliver Wyman, l’un des auteurs de l’étude. Il estime qu’entre 10 et 15 % des employés du secteur des services financiers sont dédiés à la conformité et à la gestion de risques.
La technologie à la rescousse
Or, les technologies se sont aussi raffinées au fil des années, au même moment où le fardeau de la conformité s’alourdissait, ce que la firme considère comme étant une « heureuse coïncidence ». Brink note les avancées en technologie de l’information et en automatisation des processus.
Notamment, l’entreprise cite l’utilisation des processus automatisés et des technologies de reconnaissance de comportement pour améliorer la détection de cas de crimes financiers, tant à l’interne qu’à l’externe, comme façon pour les institutions financières d’exploiter les regtech à leur avantage. Aussi, la biométrie pour faciliter le processus d’analyse de besoins (Know Your Client).
Un intérêt et des investissements grandissants
L’intérêt envers les regtech comme étant des occasions d’investissement est grandissant. Brink rapporte des données de Fintech Global, qui révèlent qu’entre 2013 et 2017, cinq milliards de dollars ont été investis dans les entreprises de regtech à travers 585 partenariats et 33 ententes ont été conclues, totalisant 533 millions de dollars, dans le premier trimestre de 2018.
« Il y a cinq ans, le secteur global des fintech captivait l’imagination des investisseurs et des conseils d’administration. Mais les regtech n’étaient vues que comme des entreprises de niche pour des solutions destinées aux clients plutôt que comme une catégorie distincte d’investissement. Les montants investis signifient que les regtech sont presque certaines de continuer d’avancer », soulignent les auteurs du rapport.