Les spécialistes en après sinistres au Québec subissent la pression d'assureurs pour signer des ententes ou pour revoir certaines modalités de celles-ci. La crise économique n'est pas étrangère à cette révision, car on cherche à sauver des coûts.« Cette demande d'ententes coïncide avec la hausse du nombre de réclamations, dit Charles Sabourin, de Steamatic Canada. Les assureurs veulent contrôler leurs coûts et assurer des normes de service. On entre donc dans une période où les demandes d'ententes seront à la hausse. La crise économique amène les gens à moins bien entretenir leur maison. On voit déjà une hausse des réclamations dans le reste du Canada à cause de cela. »

Selon M. Sabourin, les spécialistes après sinistres qui réussiront à passer au travers de la crise sont ceux qui ont les reins solides et qui seront capables de travailler ensemble. Ils ajoutent que des efforts devront aussi se faire en ce qui a trait à la technologie.

Christine Dufour, de Sinisco, croit aussi que les assureurs sont rendus au point où ils veulent signer des ententes de services. « Le marché du sinistre est en expansion. On doit servir deux clients : les assureurs et les assurés. On a un double mandat. On doit donc respecter ce que l'assureur nous demande et on doit s'assurer que le client ait le sourire à la fin du processus. Ça demande plus de temps, ce qui fait que la complexité de notre industrie augmente. On ne peut donc pas signer n'importe quoi avec n'importe qui », dit-elle.

Stéphane Giroux, de Systèmes Paul Davis, ne perçoit pas une telle tendance. Toutefois, il dit que les assureurs veulent renégocier les ententes. « Ils ont plus faim. Ils cherchent à revoir leurs coûts et veulent même avoir des ristournes. Ce n'est pas évident, c'est difficile, mais on est à l'écoute », dit-il.

Pour sa part, Daniel Pellerin, de Phoenix, dit que les assureurs veulent de plus en plus faire affaires avec des regroupements nationaux. « Ils peuvent ainsi avoir une facturation centralisée et un numéro central où appeler. De notre côté, ça entraîne une lourdeur administrative et ça nous prend du personnel supplémentaire. Ça amène toutefois une certaine conformité, mais la réalité n'est pas la même dans chaque région », dit-il.

À cet état de fait, il faut ajouter la vive compétition qu'on retrouve dans le domaine de l'après sinistre. « La consolidation des assureurs IARD va affecter notre marché, dit Charles Sabourin. Ça aura du bon, car ça va purger tout ce qui n'est pas à la hauteur. Comme exemple de cette compétition, un de nos franchisés doit faire face à 15 concurrents pour une région comptant 15 000 personnes. On a même vu une région en Ontario où il y a une compagnie de restauration après sinistres aux 100 portes », dit-il.