Les secteurs du pétrole et du gaz, des transports et de l’industrie lourde restent des secteurs en marge des tendances des émissions de gaz à effet de serre au Canada, ralentissant les progrès vers les objectifs de réduction des émissions pour 2030.
Les auteurs d’un récent rapport de 440 Megatonnes et Stiebert Consulting indiquent que les émissions par unité de produit intérieur brut (PIB) ont diminué de 3 % en 2023, améliorant les tendances historiques, mais pas suffisamment pour aider le pays à atteindre ses objectifs déclarés en matière de réduction des émissions. « Pour être sur la bonne voie, une réduction annuelle de 7 % est nécessaire », écrivent-ils.
L’estimation préliminaire des émissions nationales (EPEN) est publiée par ces deux organisations sept mois avant le rapport d’inventaire national d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC).
« Au moment de la publication de l’inventaire national des émissions de gaz à effet de serre du Canada chaque printemps, les données ont déjà 16 mois de retard », indiquent-ils. « Les premières estimations pour 2023 montrent que des progrès sont possibles, mais pour atteindre l’objectif de 2030, les gouvernements doivent s’appuyer sur la dynamique politique. »
À la suite d’un rebond postpandémie de COVID-19 observé en 2022, le rapport préliminaire indique que les émissions de gaz à effet de serre ont chuté de 1 % en 2023. Les émissions nationales s’élèvent désormais à 702 mégatonnes d’équivalent dioxyde de carbone (Mt), soit une réduction de 8 % par rapport aux niveaux de 2005, « mais toujours loin de l’objectif de réduction de 40 % pour 2030. »
Pétrole, gaz et transports
Le rapport examine également les progrès réalisés par secteur, notant que le secteur de l’électricité a fait des avancées, mais que la hausse des émissions dans les secteurs du pétrole, du gaz et des transports a compensé ces gains. Il est notable que la baisse des émissions en 2023 soit survenue malgré une forte croissance économique et démographique.
« La croissance économique en 2023 a fait augmenter les émissions de 8,6 Mt d’équivalent CO2 par rapport à l’année précédente. Cependant, l’impact des politiques climatiques et l’évolution des marchés, y compris l’accélération du développement des technologies d’énergie propre, ont réduit les émissions de 14,2 Mt, ce qui a entraîné une baisse nette globale de 5,6 Mt. »
Les auteurs concluent que des progrès sont réalisés dans certains domaines, mais que les émissions nationales ont globalement atteint un niveau plateau. « Chaque ordre de gouvernement doit s’appuyer sur la dynamique politique — notamment dans des secteurs comme le pétrole et le gaz. »