La Fédération de l’industrie de la restauration après sinistre (FIRAS) étudie la possibilité d’établir un processus de prérequis rigoureux pour assister les assureurs dans leur choix de fournisseurs. L’organisme accompagnerait ensuite les assureurs pour implanter des contrôles.

C’est ce qu’a révélé Mario Caetano, président de la FIRAS et de son entreprise Refexio, en entrevue au Journal de l’assurance.

La FIRAS étudie cette possibilité dans le cadre des rencontres de son comité restaurateur-assureur, qui a pour but premier de faciliter la circulation d’information entre les deux industries. « L’initiative a été agréablement reçue, dit M. Caetano. Les travaux se poursuivent entre les parties. Ultimement, notre objectif est que les assureurs fassent affaire en majorité avec des membres de la FIRAS. »

La reconnaissance de l’industrie de la restauration après sinistre reste un cheval de bataille pour la FIRAS. Elle voudrait que les travailleurs qui la composent obtiennent une carte de compétences. Elle a actuellement dans son viseur le métier de technicien après sinistre. Pour cela, elle travaille avec EnviroCompétences, une société qui établit des normes permettant la reconnaissance d’une profession, à la mise en place d’un programme d’apprentissage en milieu de travail.

« Comme il n’y a pas toujours de formation spécifique, on se doit de former notre personnel, explique M. Caetano. C’est un moyen pour attirer de nouveaux talents. » Le programme devrait être implanté dans les entreprises début 2012.

Ce n’est pas la première fois qu’elle intervient dans un secteur connexe à la construction, dit le président de la FIRAS. Il rappelle qu’elle a permis la reconnaissance du secteur de la ventilation.

Autre chantier : les chantiers de construction règlementés par la Commission de la construction du Québec. La Commission assure le respect des conventions collectives sectorielles de la main-d’œuvre sur les chantiers de construction. Ses inspecteurs sont en mesure de réclamer de tout travailleur les cartes de compétences requises pour y œuvrer au risque de se voir interdire l’accès ou même l’expulsion. La FIRAS demande que la Commission assouplisse ses exigences à l’égard de ses travailleurs, qui sont appelés à intervenir lors de certaines interventions d’urgence après sinistre sur des chantiers de construction. Il donne en exemple les cas de dégarnissage en pleine nuit.

Indicateurs standards d’ici trois ans

Pour ce qui est des indicateurs de performance, M. Caetano estime que leur adoption demeure une nécessité pour toute entreprise en restauration après-sinistre. Il reconnaît toutefois que le défi est de taille pour certaines entreprises. « Il y a des leaders, alors que d’autres suivront. » Il croit tout de même que ces indicateurs devraient devenir un standard dans l’industrie au cours des trois prochaines années.

Association fondée en 2009, la FIRAS compte aujourd’hui 74 membres, alors qu’ils étaient 68 en 2010. Elle espère en réunir une centaine d’ici 2012. Selon Mario Caetano, l’industrie compte environ 300 compagnies.

Action approuvée

Les restaurateurs après sinistre contactés par le Sinisco a quitté la FIRAS, c’est parce que l’action menée ne la « rejoignait pas», explique sa présidente Christine Dufour. Cette dernière dit tout de même apprécié les initiatives visant la reconnaissance de la profession. « C’est valorisant. Grâce à cela, EnviroCompétences a reconnu le nettoyage en conduits de ventilation », mentionne-t-elle.

Journal de l’assurance approuvent son action. Groupe Urgence sinistre estime que la FIRAS est composée de gens dévoués qui veulent faire avancer l’industrie. Quant à la compagnie Restauration PremièreAction, elle envisage d’adhérer à la FIRAS, indique son directeur général Jean-Denis Paré. Qualinet trouve l’action de la FIRAS satisfaisante. La compagnie souhaite toutefois remettre en question son adhésion à la FIRAS, souligne Éric Harvey, directeur du développement des affaires, comptes majeurs.

Plusieurs entreprises se sont toutefois retirées de la FIRAS. « Certaines ont fermé, d’autres ne veulent pas s’impliquer dans l’industrie», constate M. Caetano.

Si la compagnie Sinisco a quitté la FIRAS, c’est parce que l’action menée ne la « rejoignait pas», explique sa présidente Christine Dufour. Cette dernière dit tout de même apprécié les initiatives visant la reconnaissance de la profession. « C’est valorisant. Grâce à cela, EnviroCompétences a reconnu le nettoyage en conduits de ventilation », mentionne-t-elle.