La hausse effrénée de coût d’essence à la pompe a pour effet de diminuer le nombre de sinistres en assurance automobile. Selon le rapport annuel sur la tarification en assurance automobile 2005 de l’Autorité des marchés financiers (AMF), «… le prix élevé de l’essence incite les consommateurs à réduire leurs déplacements et leur vitesse, ou à privilégier d’autres moyens de transport. (…) Ainsi, chaque véhicule en circulation est potentiellement moins utilisé, ce qui réduit les risques d’accidents pour chacun d’eux et, par conséquent, la fréquence des sinistres », peut-on lire en page 30 du document de l’AMF.La conclusion de l’Autorité s’inscrit dans la même foulée que celle de la société conseil américaine Morgan Stanley. Dans un rapport de juin 2004 sur l’industrie de l’assurance de dommages, la firme établissait un rapport très étroit entre les deux facteurs. Par exemple, Morgan Stanley démontrait qu’en 1980, la hausse du coût de l’essence à la pompe a engendré une chute radicale du nombre d’accidents aux États-Unis. Au cours des 33 années subséquentes, chaque hausse de la gasoline entraînait une baisse des sinistres. La firme conclut donc que les fluctuations du coût de la gasoline devraient constituer un facteur important d’estimation de la performance à court terme des assureurs automobile.

Ce constat trouve en partie ses échos dans l’industrie au Québec. Bernard Tremblay, vice-président actuariat chez ING, hésite toutefois à voir en la montée des prix de l’essence l’unique cause de la baisse de sinistralité. Il l’attribue aussi à la conduite prudente d’une population québécoise vieillissante ainsi qu’à la baisse de la cohorte de jeunes conducteurs.

Chez AXA Assurances, Yves Fortin, vice-président, assurance des particuliers, relie aussi la baisse de sinistralité à l’âge et au sexe du conducteur, à son expérience, son utilisation du véhicule, de meilleures conditions météorologiques et une surveillance accrue sur les routes, dit-il.