Son nom est difficile à mémoriser. Elle est totalement méconnue de l’industrie de l’assurance, et encore plus de la population. Pourtant, la mérule pleureuse est la prochaine catastrophe de la décennie, a mis en garde l’ingénieur Éric Provencher, directeur de projets chez AMEC Environnement, lors d’un exposé au dernier congrès de la Fédération de l’industrie de la restauration après sinistre (FIRAS), en avril dernier. 

Souvent nommée « la ou le mérule », elle est parfois appelée « mérule des maisons ». C’est un champignon. On l’observe difficilement dans la nature, où il s’attaque aux souches de feuillus comme de conifères. C’est un ennemi du bois œuvré et de tous les matériaux contenant de la cellulose (livres, cartonnages, etc.). Il est à l’origine de la pourriture qui dégrade la cellulose. C’est le champignon le plus souvent en cause en cas de moisissures à l’intérieur d'un immeuble.

« C’est le cancer des bâtiments, soutient même M. Provencher. Il menace le Plateau Mont-Royal », met-il en garde.

Il signale que l’industrie de la construction utilise maintenant de nouveaux matériaux et méthodes de travail, mais que souvent, on n’impose pas de vérifications par des spécialistes. L’exemple typique, dit-il, est la prolifération dans les planchers chauffants. Ils réunissent souvent les conditions favorables au développement des champignons : humidité, manque d’aération et chaleur.

Selon des ouvrages scientifiques, la mérule ressemble à une substance semblable à de la ouate épaisse et blanche ou encore à une toile d’araignée grisâtre. Les filaments peuvent aller jusqu’à plusieurs mètres de longueur. Ils s’insinuent au cœur du bois et peuvent même traverser la maçonnerie. Quelques fois, ce champignon se manifeste sous une forme ronde avec des contours blancs.

Pour se débarrasser de ce champignon, un programme complexe est nécessaire, dit M. Provencher. Il faut intervenir vite.