Statistique Canada a publié les comptes économiques répartis selon le revenu, la consommation, l’épargne et le patrimoine pour le troisième trimestre de 2022. Les chiffres montrent que la moyenne des Canadiens vit probablement au-dessus de ses moyens. Les dépenses et les dettes ont augmenté plus que les revenus et les actifs durant cette période, ce qui semble indiquer que les augmentations du coût de la vie ont une incidence négative sur l’épargne nette et le patrimoine, en particulier pour les ménages vulnérables. (Les ménages vulnérables sont notamment les groupes d’âge plus jeunes et les ménages aux revenus ou aux patrimoines les plus bas.)  

Le revenu disponible moyen des ménages de la tranche supérieure de 20 % des salariés est demeuré relativement constant, puisque les hausses du revenu net de placements (+9,6 %) et du revenu provenant d’un travail autonome (+18,3 %) ont été contrebalancées par les baisses des salaires et traitements (-3,0 %). Néanmoins, les salaires et traitements de cette tranche sont demeurés bien au-dessus de leur niveau d’avant la pandémie.   

Par ailleurs, Statistique Canada rapporte que peu importe la caractéristique démographique ou économique d’un ménage, les gains en patrimoine acquis par les ménages au cours de l’année précédente ont été annulés. « Au troisième trimestre de 2022, la valeur nette moyenne des ménages a diminué de 6,0 % par rapport au même trimestre un an plus tôt. » Ce sont les ménages plus jeunes qui ont vu leur valeur nette diminuer au rythme le plus soutenu et qui ont augmenté leur niveau d’endettement le plus durant l’année.   

« Le ratio de la dette au revenu des ménages les plus jeunes a atteint 177,9 % au troisième trimestre de 2022, en hausse de 3,3 points de pourcentage par rapport au troisième trimestre de 2021, car leur dette a augmenté, et leur revenu disponible a diminué en même temps que la cessation des prestations liées à la pandémie un an plus tôt », indiquent les chercheurs de Satistique Canada. « L’augmentation des coûts d’emprunt a également été un facteur important, car la hausse des taux d’intérêt a rendu plus coûteuse la détention de soldes de cartes de crédit et d’hypothèques. » Globalement, la dette des ménages était d’environ 7 % plus élevée par rapport au troisième trimestre de 2021.   

En conclusion, les chercheurs disent qu’en raison des pressions économiques récentes (taux d’intérêt, inflation, etc.), « les ménages pourraient avoir d’autres défis à relever pour maintenir leur bien-être économique, en particulier les groupes vulnérables, comme les ménages gagnant les revenus les plus faibles, les ménages ayant les patrimoines les plus bas et les groupes d’âge plus jeunes ».