Pour Matthieu Préfontaine, de M2 Assurance, la pénurie de chauffeurs est un vrai fléau.
Le Conference board du Canada prévoit qu’il y aurait un manque à gagner de près de 25 000 camionneurs à travers le pays d’ici 2020. Au Québec, on parle d’un manque d’environ 5 300 camionneurs d’ici les trois prochaines années.
« Certains transporteurs engagent des chauffeurs moins expérimentés, ce qui a évidemment pour effet d’augmenter les primes. Les assureurs ne veulent pas courir de risques », dit M. Préfontaine.
Le même phénomène est remarqué chez Northbridge Assurance, dit Luc Bouchard, directeur principal, transport et logistique. « L’embauche de camionneurs compétents représente un grand investissement pour nos clients. On essaie de travailler avec eux pour les soutenir dans le processus d’embauche et dans la formation pour qu’ils adoptent les meilleures pratiques. »
Pour Maxime Poulin, vice-président exécutif et associé chez Ostiguy & Gendron, il est important que les entreprises de transport s’assurent qu’elles ont de bons chauffeurs. « La prévention est un élément clé pour limiter les réclamations. Les rencontres des camionneurs avec les préventionnistes deviennent importantes, même primordiales, pour s’assurer qu’ils se conforment à nos procédures. »
Faire de la prévention une priorité
Tous s’entendent pour dire que c’est à la prévention que la majorité des acteurs du milieu doivent s’attarder. Un travail de collaboration entre les assureurs, les courtiers et les assurés doit être fait pour faire de la prévention une priorité, avance Luc Bouchard, de Northbridge.
« C’est en transmettant des normes de pratique exemplaires aux camionneurs que les compagnies de transport pourront prévenir les sinistres. De cette façon, on est capable de prédire avec un certain niveau d’efficacité les pertes futures, ce qui permet aussi à l’assuré de contrôler son risque et de gérer sa prime pour qu’elle demeure à un niveau qu’il juge adéquat. »
Pour les prochaines années, Matthieu Préfontaine, de M2 Assurance prévoit affronter plusieurs défis. « Les entreprises de transport devront faire particulièrement attention à la prévention, mais surtout, elles ne pourront plus sous-entendre que l’assurance est secondaire, » conclut-il.
Alors que l’assurance représente une grosse dépense pour les compagnies de transport, soit entre 10 000 $ et 15 000 $ par camion annuellement, le courtier se doit trouver un niveau de prime qui assure la rentabilité de l’assureur et que l’assuré est prêt à payer, dit pour sa part Hugo Langlois, vice-président chez Assuraction Transport Expert.