L’Indice de santé mentale des Canadiens s’est amélioré de près d’un point en février 2022, par rapport à janvier 2020. Son score de février s’est établi à -10,6 alors qu’il était de -11,3 en janvier.
En chutant de 1,1 point, l’indice de janvier avait rompu avec à une période de stabilité de quatre mois, selon Solutions Mieux-être Lifeworks (Lifeworks). Il s’agissait alors de la plus importante détérioration de l’indicateur en un seul mois, depuis octobre 2020.
Malgré l’amélioration de février, l’Indice de santé mentale des Canadiens demeure plus de 10 points sous le score de référence antérieur à 2020, a commenté Lifeworks. Le consultant en avantages sociaux a établi le score de référence de l’indice à 0,0. Le mois de février signe un 23e score négatif d’affilé.
Population moins optimiste
Le consultant en avantages sociaux ajoute que les scores secondaires d’optimisme et de santé psychologique générale ont reculé en février 2022.
En revanche, le score secondaire de la productivité a connu l’amélioration la plus significative, atteignant un niveau jamais vu depuis le lancement de l’indice.
Le score secondaire le plus élevé demeure celui du risque financier. Il représente une amélioration quant à la somme d’argent que contient le fonds d’urgence par rapport à 2019, précise Lifeworks.
L’indice révèle également que les scores de santé mentale se sont considérablement améliorés au Manitoba et au Québec. Toutes les provinces, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador, ont connu des améliorations en matière de santé mentale par rapport à janvier 2022.
Moins d’interactions sociales
Toujours dans l’indice de février 2022, 66 % des personnes sondées se sont dit à l’aise d’avoir moins d’interactions sociales qu’avant la pandémie. Ces personnes obtiennent un meilleur score de santé supérieur à la moyenne nationale, précise Lifeworks.
Directrice mondiale et première vice-présidente, recherche et mieux-être global, Paula Allen a exprimé des réserves face à l’isolement que cache ce résultat : « De toute évidence, les gens semblent à l’aise d’avoir moins d’interactions sociales, et même si nous nous y sommes habitués, cela ne veut pas dire que c’est la meilleure chose à long terme. »
Mme Allen observait déjà avant la pandémie une tendance générale à s’isoler davantage, un phénomène qui a selon elle pris de l’ampleur. « Il s’agit là d’un autre facteur de risque pour la santé mentale qui devrait préoccuper les employés et les employeurs, a-t-elle commenté. Cela peut prendre du temps, mais nous devons commencer à tisser des liens avec les autres plus que nous le faisons actuellement. »
Réorientation professionnelle
La moitié des participants au sondage de l’indice disent repenser leurs objectifs professionnels ou songer à le faire, que ce soit pour se réorienter ou pour écourter leur carrière. L’indice révèle que 30 % ont déclaré avoir modifié leurs objectifs professionnels en raison la pandémie. Les participants âgés de 40 ans ou moins sont plus susceptibles de signaler un changement.
De plus, 11 % prévoient changer de carrière. Lifeworks précise que ce groupe obtient un score de santé mentale de -21,3 points, soit plus de 10 points sous la moyenne nationale. En revanche, 20 % ont l’intention de prendre leur retraite et ce groupe obtient le score de santé mentale le plus élevé.
Enfin, 30 % rapportent suivre une formation pour un autre emploi, alors que 24 % envisagent de démissionner et de chercher un autre emploi. Les gestionnaires sont 55 % plus susceptibles de signaler leur intention de changer de carrière en raison de la pandémie.
Mieux-être global
« En raison de la pandémie, les Canadiens continuent de faire face à de nombreuses difficultés, tant dans leur vie professionnelle que personnelle, dans tous les aspects du mieux-être, soit sur les plans physique, mental, financier et social », a déclaré pour sa part Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Lifeworks.
M. Liptrap estime que leurs prises de décision s’expliquent en grande partie par la recherche de nouvelles possibilités visant à améliorer leur mieux-être global. Pour que les organisations partout au Canada puissent composer avec cette réalité complexe, il faut absolument qu’elles accordent la priorité au mieux-être des employés afin de les fidéliser et de connaître du succès à plus long terme. »