Il est bien connu que les grandes tendances en distribution d’assurance viennent souvent de l’Europe.

Bernard Laporte, PDG d’Intergroupe Assurances, y a longtemps travaillé. Revenu au Québec il y a 14 ans, il constate que le milieu français de l’assurance a beaucoup changé.

« Il y a des choses à faire dans le courtage, il y a des idées à prendre en Europe. Peu importe les changements aux lois, ça ne pose aucun problème, soyons positifs. De tout danger, il nait des opportunités », dit-il.

Pas de modèle idéal

Selon lui, il n’y a pas de modèle idéal de distribution en Europe, chaque pays ayant développé ses propres pratiques en fonction de son contexte propre. Aux Pays-Bas, en Espagne et en Allemagne, la distribution est assurée par des agents exclusifs. En Belgique, les courtiers détiennent encore plus de la moitié du marché.

En France, on trouve de puissantes mutuelles sans intermédiaire qui occupent près de 40 % du marché en assurance de dommages. Il y a aussi de très gros assureurs généralistes et des courtiers qui distribuent tous les produits, autant en assurance de dommages qu’en assurance de personnes.

Parts de marché stables

Les parts de marché selon les différents réseaux de distribution sont assez stables en France depuis plusieurs années. On y distingue clairement deux mandats, soit celui du client donné à un courtier, et celui de l’assureur donné à un agent. La différenciation y est très nette.

De nombreux joueurs émergents, comme LesFurets.com ou LeLynx.fr, utilisent Internet pour comparer les produits en assurance auto ou habitation et favoriser la souscription en ligne. Ces firmes sont soutenues par de grands groupes financiers britanniques. Après cinq ans d’efforts, ils détiennent 1,4 % de parts de marché dans ce segment, selon les chiffres obtenus par M. Laporte.

En assurance auto, les assureurs directs occupent la majeure partie du marché et les courtiers ne vendent plus que 19 % des polices en ce domaine. Les courtiers dominent encore le marché de l’assurance des entreprises.

Gérer les produits et les réclamations

On voit apparaitre en France de grands cabinets de courtage qui gèrent des produits d’assurance et administrent les réclamations, en cherchant des preneurs de risques. « C’est un bon moyen pour développer des affaires. On a commencé à le faire chez Intergroupe », dit-il.

Selon M. Laporte, les courtiers n’ont pas le choix de suivre la tendance. « C’est le client qui est roi et qui décide avec qui il veut faire des affaires. »