Swiss Re estime que la COVID-19 pourrait entraîner la plus longue période de surmortalité en temps de paix, poussant la surmortalité de la population générale des États-Unis à 3 % et celle du Royaume-Uni à 2,5 % d’ici 2033.
« Un facteur clé de la surmortalité est l’impact persistant de la COVID-19, tant comme cause directe de décès que comme facteur contribuant à la mortalité cardiovasculaire », déclare le réassureur. « Réduire l’impact de la COVID-19 sur les populations âgées et vulnérables sera essentiel pour que la surmortalité revienne à zéro. »
Dans ce rapport, intitulé The future of excess mortality after COVID-19, on indique que, toutes causes confondues, de nombreux pays signalent encore des taux de surmortalité supérieurs au niveau d’avant la pandémie. « Si l’impact persistant de la maladie n’est pas freiné, les taux de surmortalité dans la population générale resteront jusqu’à 3 % plus élevés que les niveaux d’avant la pandémie », affirme Swiss Re.
Loin d’être terminée
« La COVID-19 est loin d’être terminée », ajoute Paul Murray, PDG de la réassurance vie et santé chez Swiss Re.
« Les États-Unis ont signalé en moyenne 1 500 décès par semaine dus à la COVID-19 en 2023, un chiffre comparable aux décès liés au fentanyl ou aux armes à feu. Si cette situation persiste, notre analyse suggère un scénario potentiel de surmortalité élevée s’étendant sur la prochaine décennie. »
Selon le rapport, des mesures comme la vaccination des personnes vulnérables, les progrès médicaux, le retour à des services de santé réguliers et l’adoption de modes de vie plus sains seront essentielles pour maîtriser ces chiffres.
La surmortalité au Canada
En 2021, la surmortalité a grimpé à 23 % au-dessus du niveau de référence de 2019 aux États-Unis et à 11 % au Royaume-Uni. Au Canada, le pays a rapporté une très faible surmortalité en 2020, avec une augmentation progressive culminant en 2022 et 2023. Entre 2020 et 2023, la surmortalité au Canada attribuable à la COVID-19 a atteint 6,1 % en 2020-2023, 10,1 % en 2022 et 5,9 % en 2023.
« La surmortalité dans la population générale est un indicateur important pour les assureurs, car des changements dans les principales causes de décès peuvent nécessiter une réévaluation des risques supplémentaires dans leurs portefeuilles de mortalité. Les niveaux actuels de surmortalité sont préoccupants », déclare-t-on dans le rapport.
« Cela représente un défi potentiel pour les assurances vie et santé, avec potentiellement plusieurs années de réclamations liées à une mortalité élevée à venir », ajoute le réassureur.
« Les assureurs devront peut-être continuer à surveiller de près la surmortalité et ses causes sous-jacentes dans la population générale, ainsi que les différences entre la population générale et les populations assurées. »