La Survivance privilégie les niches. Le dernier-né de cette stratégie est un produit d’assurance maladie grave à prix modeste et à émission simplifié qui couvre uniquement le cancer.

Trois mots passent régulièrement par la bouche des conseillers à propos de l’assurance maladies graves : compliqué, cher et refus. Stéphane Rochon a écouté. Le vice-président marketing à La Survivance est ensuite revenu avec ProSanté assurance cancer.

Le produit couvre plusieurs formes de cancer. Il est un des seuls dans l’industrie à le faire. « Vingt-cinq maladies couvertes peuvent confondre bien des gens, croit M. Rochon. Mon conseiller sait ce qu’est l’assurance maladies graves, mais pas le commun des mortels qui sont ses clients. »

Le prix est raisonnable à moins qu’on soit un fumeur de 55 ans et plus. Il en coutera en effet 109 $ par mois à l’assuré de cet âge qui souscrit 20 000 $ d’assuranceProsanté. Le même assuré aurait payé 28 $ par mois pour cette protection à 45 ans. Pour les femmes fumeurs, c’est plus cher que les hommes à 45 ans (38 $) mais moins à 55 ans (100 $).

Les non-fumeurs de 45 ans pourront accéder à 20 000 $ de protection pour 23 $ par mois chez les hommes et 29 $ par mois chez les femmes. Ce montant de protection est le plus élevé disponible sur ProSanté. On peut toutefois s’assurer pour aussi peu que 1 000 $, en autant que la prime soit d’au moins 9 $ par mois. L’assuré non-fumeur de 45 ans paiera 9,50 $ par mois pour une protection de 5 000 $, et l’assurée 11 $ par mois pour les mêmes caractéristiques.

Ces caractéristiques de simplicité et de prix démocratisent le produit, croit M. Rochon. Son accessibilité aussi, ajoute-t-il. Sans examen médical, elle se joue en deux questions : Avez-vous déjà eu un diagnostic du cancer? Avez-vous déjà eu un diagnostic du SIDA ou du VIH? Non? Vous êtes accepté.

L’émission s’étend quant à elle aux assurés âgés d’un jour à 80 ans. La police se renouvelle jusqu’à 90 ans. Deux qualités très rares dans le marché des maladies graves, affirme M. Rochon. « Le renouvellement de la temporaire 10 ans classique arrête à 75 ans, soutient-il. Nous nous sommes donnés pour objectif d’ouvrir le marché aux personnes plus âgées. Le cancer touche particulièrement les gens de plus de 60 ans. »

Par contre, les montants d’assurance les moins élevés sont inaccessibles aux tranches d’âge les plus jeunes. Par exemple, la prime que devrait payer un homme non fumeur de trente ans pour une protection de 10 000 $ ne suffirait pas à satisfaire le minimum mensuel requis.

La tarification du produit se décline en tranche d’âge de cinq ans (40-44, 45-49, 50-54, etc.). L’assuré paiera une prime garantie pendant dix ans, selon sa tranche d’âge. Cette prime passera ensuite au niveau prescrit selon la nouvelle tranche d’âge atteinte. Cette prime de renouvellement n’est pas garantie.

La Survivance s’attend à vendre jusqu’à 3 000 polices la première année du lancement. Or, M. Rochon croit pouvoir atteindre un rythme de 100 ventes par semaine, ce qui signifierait beaucoup plus. Le lancement devait s’étendre à l’Ontario le 15 juin.

Des exclusions

L’accès a ses limites. Aucun montant n'est payable au cours des 12 mois de l’entrée en vigueur du contrat « si le cancer découle directement ou indirectement d'une affection préexistante », statue la police. Aussi, aucune indemnité ne sera versée si un cancer est diagnostiqué ou testé positivement dans les 90 jours de l’entrée en vigueur de la police.

La police définit le cancer admissible comme une « tumeur caractérisée par la prolifération anarchique de cellules malignes et l'invasion des tissus ». Le diagnostic sera admissible s’il est posé par un spécialiste. Les cancers exclus sont le carcinome in situ, le mélanome malin au stade 1A, tous les cancers de la peau autre que le mélanome, en l'absence de métastase, et le cancer de la prostate au stade A.

Par ailleurs, le produit est parmi les rares à ne pas imposer un délai de survie après un diagnostic de cancer. « Les concurrents imposent habituellement un délai de 31 jours », indique M. Rochon.
Le produit n’est pas pour ceux qui dédaignent les campagnes statistiques. Dans son matériel commercial, l’assureur déclare d’entrée de jeu que toutes les heures, chaque jour, environ 20 personnes recevront un diagnostic de cancer.

Le cancer le plus fréquent est celui du poumon, avec 24 200 nouveaux cas estimés en 2010. Chez la femme seulement, c’est celui du sein avec 23 200 nouveaux cas estimés en 2010. Chez l’homme seulement, c’est celui de la prostate avec 24 600 nouveaux cas estimés en 2010.

À quel âge surviennent majoritairement les cancers ? « Environ six cancers sur 10 (57 %) touchent des personnes de moins de 70 ans et environ quatre cancers cancers sur 10 (43 %) touchent des personnes de 70 ans et plus. »

La mutuelle de Saint-Hyacinthe fonde ces chiffres sur Statistiques canadiennes sur le cancer 2010 de la Société canadienne du cancer.