Un nouvel article de Statistique Canada, fondé sur les données de l’Enquête sur la sécurité financière de 2023, s’intéresse à l’abordabilité du logement au pays et à la proportion croissante de Canadiens ayant eu recours à un soutien familial — héritages, dons ou prêts — pour acquérir une propriété.
Dans cette note intitulée Soutien familial dans l’entrée sur le marché canadien du logement, les chercheurs rappellent que la propriété demeure une source clé d’enrichissement, l’actif immobilier représentant 42 % de la richesse totale des ménages en 2023.
L’étude met aussi en lumière les avantages générationnels liés à l’accession à la propriété. Ainsi, les personnes nées dans les années 1990 avaient plus de deux fois plus de chances d’être propriétaires si leurs parents l’étaient également. Cette probabilité grimpait à près de trois fois si les parents possédaient plusieurs propriétés. Le rapport examine aussi les scores de résilience financière plus élevés des propriétaires.
« Le lien entre la propriété immobilière et la création de richesse est encore plus marqué en ce qui concerne les jeunes familles », écrivent les chercheurs. « Puisque l’abordabilité du logement s’est détériorée, les obstacles à l’accession à la propriété sont devenus de plus en plus excessifs, en particulier pour ceux qui n’ont pas le soutien familial. »
Les héritages comblent de plus en plus l’écart
L’article révèle qu’en 2019, trois propriétaires sur dix déclaraient avoir reçu un héritage, d’une valeur médiane de 67 000 $. En 2023, cet héritage médian avait grimpé à 85 100 $.
Toutes tranches d’âge confondues, 5 % des familles habitaient une propriété acquise en tout ou en partie grâce à un don ou un héritage, et 9 % indiquaient que leur mise de fonds provenait au moins en partie d’un don ou d’un héritage.
« Lorsqu’on combine ceux qui ont emprunté de l’argent à leur famille et à leurs amis plutôt qu’à une institution financière pour acheter leur maison, la proportion globale des propriétaires qui ont bénéficié d’un héritage ou d’autres types de soutien familial pour intégrer le marché du logement a augmenté pour passer à 4 sur 10 », soulignent les auteurs.
Chez les personnes de moins de 35 ans, la probabilité que leur mise de fonds inclue un don est deux fois plus élevée.
« Une intégration tardive ou l’inabordabilité du marché du logement pour ceux qui n’ont pas de soutien familial pourrait contribuer à accroître les inégalités à mesure que la richesse est transférée par des générations plus âgées au cours des années à venir », peut-on lire dans l’article.
« À mesure que la probabilité d’accession à la propriété dépend de plus en plus des transferts intrafamiliaux, cette situation pourrait entraver la mobilité socioéconomique, en particulier pour les personnes appartenant à des groupes de population vulnérables », indiquent les auteurs.