Les villes canadiennes doivent agir dès maintenant pour faire face aux défis climatiques à venir, avertit l’agence de notation Morningstar DBRS dans un commentaire publié le 27 août. 

Intitulé Floods of Concern: Canadian Cities Face Urgent Need for Climate Adaptation, le commentaire met en lumière les conclusions du Rapport sur les changements climatiques au Canada, 2019. Ce rapport révèle que le réchauffement passé et attendu au Canada est, en moyenne, deux fois plus important que le réchauffement mondial. 

Le Canada est plus touché en raison d’un réchauffement généralement plus intense aux hautes latitudes nordiques et plus marqué sur les terres que sur les océans, explique Morningstar DBRS. « Ainsi, la vaste superficie terrestre du Canada, dont une grande partie se trouve à des latitudes nordiques élevées, le rend plus vulnérable à un climat plus chaud. » 

Événements météorologiques extrêmes 

Les villes canadiennes subissent de plus en plus d’événements météorologiques extrêmes, note l’agence de notation, qui souligne le « besoin croissant d’investissements dans l’adaptation climatique ». 

L’agence de notation donne quelques exemples récents, notamment les inondations de juillet 2024 à Toronto, qui ont submergé les cours d’eau et les systèmes de drainage de la ville. « Cela devient un phénomène récurrent à Toronto, avec plusieurs cas d’inondations localisées ces dernières années, qui influencent déjà la planification des investissements et des besoins d’endettement », explique Morningstar DBRS. 

La firme ajoute que le plan décennal d’investissement de Toronto comprend des investissements en matière d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, « visant à réduire les émissions de carbone tout en améliorant la résilience de la ville face aux changements climatiques ». 

Éviter les perturbations économiques 

L’agence de notation met en avant des informations de l’Institut climatique du Canada, indiquant que les changements climatiques coûteront entre 78 et 101 milliards de dollars par an à l’économie canadienne d’ici 2050. Toutefois, elle prévoit également que « chaque dollar investi aujourd’hui dans l’adaptation climatique rapportera de 13 à 15 dollars en économies futures, incluant 5 à 6 dollars en coûts évités de réparation des infrastructures et 6 à 10 dollars supplémentaires en perturbations économiques évitées ». 

Cheryl Saldanha, vice-présidente adjointe des notations souveraines mondiales chez Morningstar DBRS, souligne que de nombreuses grandes villes ont déjà commencé à « intégrer les considérations climatiques dans leurs budgets et plans d’investissement ».  

Elle exhorte les autres villes à faire de même. « Investir maintenant pourrait atténuer les perturbations économiques et éviter aux municipalités de se noyer dans les dettes à l’avenir. » 

Morningstar DBRS souligne que les gouvernements fédéral et provinciaux ont mis en place des programmes pour aider les gouvernements locaux dans leurs initiatives d’adaptation climatique.