L’assurance automobile pourrait fort bien n’occuper un jour qu’une bien plus petite part du marché actuel en IARD, croit Paul Kovacs, PDG de la Société d’indemnisation en matière d’assurances IARD (PACICC).M. Kovacs dresse à cet égard un parallèle avec l’évolution de l’assurance habitation, depuis 20 ans. « Si on se contentait généralement autrefois d’une protection contre les incendies, on a maintenant accès à des assurances étoffées, qui protègent contre la perte de bagages jusqu’au vol d’identité. La protection contre les intempéries est elle aussi de plus en plus demandée », dit-il.
Nouveaux risques à assurer
Il souligne qu’en matière d’incendie, les choses se sont beaucoup améliorées pour réduire le risque. « Le client d’aujourd’hui a de nouvelles préoccupations. Il veut maintenant s’assurer contre les intempéries, la responsabilité civile, les chutes et glissades, le vol d’identité et diverses autres nouvelles réalités dont on ne parlait pas, il y a 20 ans. L’incendie devenant de moins en moins le risque clé, le monde de l’assurance a vu poindre ces nouvelles préoccupations et a su offrir ce que le consommateur recherchait en élargissant la couverture offerte. », dit-il. On ne peut pas repérer aussi aisément les protections qui pourraient compléter l’assurance automobile. Toutefois, une évolution similaire, soit l’arrivée de nouvelles technologies permettant de réduire les risques de collision et les couts inhérents, semble s’annoncer.
« La nouvelle technologie peut réduire considérablement le risque de voir deux voitures entrer en collision, dit-il. Dans 20 ans, le chiffre d’affaires imputable à l’assurance automobile pourrait être pas mal moins élevé que de nos jours. On peut modifier énormément la teneur de cette assurance. »
En deuxième lieu, il dit que l’industrie devra se pencher sur sa dépendance envers les taux d’intérêt. « On parle d’un autre type de lacune. Il faut espérer que, dans les années à venir, l’industrie recommencera à atteindre la rentabilité en tarifant adéquatement ses produits. »
À cet effet, il ajoute que l’industrie devra s’interroger sérieusement sur le rôle qu’elle souhaite jouer comme fournisseur d’outils de gestion du risque auprès du public. « Le secteur jouit actuellement d’un avantage : il est bien capitalisé, fait remarquer M. Kovacs. C’est le moment tout indiqué de parler de l’assurance automobile en Ontario, et particulièrement de son avenir. Il ne faut pas attendre le jour où la pression viendra d’intérêts politiques ou de problèmes de rentabilité. »
Les problèmes demeurent en Ontario
Le marché ontarien se porte certes mieux que l’an dernier, à pareille date, mais il n’est pas pour autant libéré de ses problèmes à long terme. « L’Ontario affiche le taux de collisions le plus faible au Canada. Étant donné que vous et moi, nous risquons fort peu d’être victimes d’un accident, on serait portés à penser que l’assurance ne couterait pas cher… Or, la prime d’assurance automobile de l’Ontario est l’une des plus élevées en Amérique du Nord! Quand on voudra vraiment se pencher sur l’assurance automobile en Ontario, il faudra être prêts à repenser le produit du tout au tout », dit-il.
D’autres facteurs poussent actuellement vers une réévaluation des façons de faire. La prévalence de la fraude en est un. On cause aussi de plus en plus de tarification, notamment parce que le produit est tributaire des taux d’intérêt et non du prix nécessaire pour assurer sa rentabilité. « C’est sûr que les choses s’améliorent, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir », dit-il.