(HR) Qu’adviendrait-il de la solvabilité des assureurs de dommages si jamais des tremblements de terre frappaient simultanément le Québec et la Colombie-Britannique? Bien que ce scénario soit hautement improbable, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) se pose des questions sur le capital minimal que doivent maintenir les assureurs de dommages canadiens.

Dans le cadre d’une allocution prononcée le 30 mai dernier à l’occasion du Forum sectoriel des assureurs multirisques 2012, tenu à Cambridge, en Ontario, le surintendant auxiliaire Mark Zelmer a rappelé que son organisme étudiait la question. En décembre dernier, le BSIF a fait paraitre un énoncé de vision sur l’évaluation de la solvabilité des sociétés d’assurances de dommages. Le risque de tremblement de terre y est abordé.

« Au BSIF, nous considérons cette question importante pour l’ensemble du système financier, dit M. Zelmer. Les tremblements de terres peuvent avoir un effet en chaine sur les autres composantes du système financier, en détruisant des habitations et d’autres immeubles affectés en garantie de prêts hypothécaires. Sans compter que les tremblements de terre perturbent la vie des gens et l’activité économique en général ».

Il a rappelé qu’en 1998, le BSIF a fixé aux sociétés d’assurance de dommages l’objectif de porter à une périodicité de 500 ans au plus tard, en 2022, leurs sinistres maximums probables (SMP) imputables à un tremblement de terre.

« Or, les années passent. Par conséquent, nous actualisons nos lignes directrices pour tenir compte des leçons apprises et des changements technologiques qui ont eu lieu au cours des 14 dernières années. Notamment, nous allons faire valoir clairement la nécessité de calculer les SMP à l’échelle du pays. Nous n’entendons pas par là que les sociétés doivent être capables de faire face à deux catastrophes qui surviendraient simultanément en Colombie-Britannique et au Québec. Nous leur demanderons plutôt de ne pas calculer leurs exigences de solvabilité en se fondant sur la probabilité maximale d’une catastrophe, soit en Colombie-Britannique, soit au Québec, mais d’envisager leur exposition au risque de tremblement de terre à l’échelle nationale », dit-il.

Le BSIF dit ainsi s’attendre à ce que les assureurs calculent la probabilité d’une perte significative, en supposant qu’un tremblement de terre peut se produire à l’un endroit ou l’autre, en tenant compte des lieux où sont situés leurs risques. « Par conséquent, il est probable que les sociétés exposées à des zones à risque dans les deux provinces verront augmenter leurs exigences de solvabilité de moins de 40 %. L’augmentation entrerait en vigueur progressivement, sur une période de dix ans, pour que ces sociétés aient le temps de s’adapter. Par contre, ces changements ne toucheront pas les sociétés exposées à des risques dans une seule région, que ce soit la Colombie-Britannique ou le Québec », dit le surintendant auxiliaire.

Au cours des prochains mois, la révision d’une autre ligne directrice retiendra l’attention du BSIF. Outre la solvabilité des assureurs, le régulateur se penchera sur la gouvernance d’entreprise des assureurs de dommages. Une consultation à ce propos débutera à l’été.