La dernière édition du Global Risks Report du Forum économique mondial fait de l’échec de l'adaptation au changement climatique le risque majeur pour 2016. C’est la première fois depuis la première édition du rapport, en 2006, que la première place du classement est occupée par un risque environnemental.

Cette année, ses dommages potentiels ont été jugés supérieurs au risque des armes de destruction massive (2e), des crises de l’eau (3e), des migrations forcées de grande ampleur (4e) et du choc sévère des prix de l’énergie (5e).

En 2016, le risque numéro un en termes de probabilité d’occurrence est désormais le phénomène des migrations forcées de grande ampleur, suivi par les événements météorologiques extrêmes (2e), l’échec de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets (3e), les conflits interétatiques avec des conséquences régionales (4e) et les catastrophes naturelles majeures (5e).

L’envergure de la perspective des risques 2016 est sans précédent sur les 11 années d’existence du rapport sur les risques globaux. Pour la première fois, quatre des cinq catégories de risques – environnement, géopolitique, société et économie – figurent dans le top 5 des risques à plus fort impact. La seule catégorie qui n’apparaît pas dans le top 5 est celle des risques technologiques, avec les cyberattaques en 11e position sur la base des deux critères de probabilité et d’impact.

Cette perspective diversifiée émerge à un moment où le coût des risques globaux semble à la hausse. En 2015, le réchauffement climatique devrait, pour la première fois, provoquer l’élévation de la température moyenne de la surface du globe jusqu’au seuil de 1°C au-dessus du niveau de l’ère préindustrielle.

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, les populations déplacées de force en 2014 ont atteint 59,5 millions d’individus, soit presque 50 % de plus qu’en 1940. Les données du rapport semblent soutenir le constat d’une probabilité accrue des risques en général: les 24 risques mesurés en continu depuis 2014 ont tous vu leur score de probabilité croître au cours des trois dernières années.

« Nous savons que le changement climatique exacerbe les autres risques tels que les migrations et la sécurité. Nous observons à côté de ces derniers bien d’autres interconnexions en forte progression avec, pour corollaire, un impact sur les sociétés qui se manifeste souvent sous des formes inattendues. Des mesures d’atténuation sont mises en place pour limiter de tels risques, et il est surtout vital de s’adapter », affirme Margareta Drzeniek-Hanouz, directrice du Global Competitiveness and Risks au Forum économique mondial.