Devenu épidémique à Wuhan en Chine en janvier 2020, le coronavirus (COVID-19 ou 2019-nCoV selon les rapports) s’étend maintenant à plus d’une quarantaine de pays. Le virus ébranle maintenant les marchés financiers et l’agence de notation Fitch Ratings signale que les assureurs vie américains seront davantage affectés.

La situation évolue rapidement. Le 29 janvier, l’agence de notation disait ne pas s’inquiéter des effets du coronavirus sur les opérations et les cotes de crédit des assureurs américains du secteur de la santé. Il en sera tout autre pour les assureurs vie, a-t-elle fait savoir deux jours plus tard, alors que seuls cinq cas de coronavirus s’étaient déclarés aux États-Unis.

Fitch Ratings croit que les assureurs avec forte concentration en assurance vie ou exposition au risque de mortalité courraient le plus grand risque de voir leur cote de crédit affectée. L’agence se fait toutefois prudente en parlant de risque « potentiel ». Elle ajoute qu’il est trop tôt pour dire si le virus sera un « évènement majeur » pour les assureurs vie.  

L’assurance maladie n’en sortira pas non plus indemne. « Même si les décès associés au coronavirus sont plus cruciaux pour les assureurs vie que les assureurs santé, les couts de traitement imputable à ces derniers connaissent une escalade », révèle Fitch Ratings dans son premier rapport.

La volatilité repart de plus belle

Pour leur part, les marchés financiers sont bel et bien affectés alors que la propagation du coronavirus s’accentue et relance la volatilité des marchés. « Après une longue période de calme, les dernières semaines ont été marquées par une hausse de la volatilité. Le lundi 24 février, les marchés boursiers de la planète ont connu une liquidation en raison des préoccupations accrues concernant le coronavirus de Wuhan », a commenté Krystyne Manzer, vice-présidente, spécialiste en gestion de portefeuille, RBC Gestion mondiale d’actifs, dans un récent bulletin de réflexion sur les marchés.

Mme Manzer observe que malgré une croissance plus lente du taux d’infection rapportée dans les dernières semaines, « on constate maintenant davantage de signes de propagation du virus dans d’autres pays ». Selon elle, bon nombre d’investisseurs craignent un impact plus vaste sur la croissance économique à l’extérieur de la Chine. Des ruptures d’approvisionnement causées par l’interruption de l’activité manufacturière en Chine ont fait réagir les marchés boursiers, rappelle Mme Manzer. Ils ont plongé de 2 % à 4 % et les taux des obligations du Trésor américain ont chuté vers des creux sans précédent, dit-elle.

Morosité à court terme

Krystyne Manzer remarque que les perspectives à court terme demeurent plutôt moroses. « La question est de savoir dans quelle mesure ce virus pourra être contenu, et quel est le tort causé par les mesures de confinement à l’ensemble de l’économie. » Elle croit toutefois que les perturbations économiques devraient être minimes.

RBC dit désormais tabler sur une croissance économique mondiale de 2,9 %, plutôt que de 3,3 %, soit un effet baissier de 0,4 % sur la croissance annualisée. Selon Mme Manzer, ce repli reflète plus les dommages à l’économie chinoise que des attentes d’un repli prolongé ou approfondi des économies à l’échelle mondiale.

Fuite vers la sécurité

Presque chaque année recèle des évènements qui incitent les investisseurs à rester sur la touche et le coronavirus en est un, souligne Mme Manzer. « Les perturbations de ce genre entrainent presque toujours un repli des actifs à risque. Toutefois, les marchés boursiers ont tenu le coup dans le passé et ont fini par conserver une trajectoire haussière à long terme », pense-t-elle.

Krystyne Manzer suggère aux investisseurs d’investir tôt et de maintenir une perspective à long terme en conservant leurs placements, surtout dans un portefeuille bien diversifié.

Pas de Panique !

Selon un bulletin de Partenaires-Conseils Groupe financier dont le Portail de l’assurance a obtenu copie, la correction amorcée lundi par les marchés boursiers s’est aggravée mardi. L’intensification des craintes de contagion du coronavirus en est la cause. Le bulletin ajoute que les pertes des indices Dow Jones et S&P 500 s’élevaient pour l’un comme pour l’autre à 3,0 %, et à 1,8 % pour le Composé S&P/TSX. Simultanément, le taux de rendement des Bons du Trésor des États-Unis à 10 ans franchissait un nouveau creux, les investisseurs se ruant vers les valeurs refuges.

Si cette chute peut paraitre effrayante, nul ne peut prédire si elle se répétera ou sera plutôt suivie d’un rebond massif, a commenté le bulletin sur ces résultats. Le bulletin soutient que l’investisseur ne doit pas céder à la panique ni se départir de ses placements. Il signale que les gestionnaires peuvent au contraire trouver des occasions d’achat en de telles périodes de volatilité. 

Autre raison de garder la tête froide: les épidémies précédentes n’ont généralement eu aucun effet prolongé sur les marchés financiers, fait valoir le bulletin en faisant référence à un graphique de Bloomberg sur les épidémies précédentes.« Personne n’a intérêt à se départir de ses placements dans l’urgence, simplement à cause de quelques journées difficiles. La situation peut faire peur sur le coup, mais l’histoire a montré à de maintes reprises que les épidémies mondiales avaient très peu d’incidence sur les marchés, en tout cas à moyen et long termes. Les investisseurs doivent simplement garder le cap et maintenir un portefeuille bien diversifié », conclut Partenaires-Conseil. 

Pendant ce temps, la descente se poursuit. La Presse Canadienne a signalé que l’indice composé S&P/TSX a chuté de 3,9 % et le S&P500 de 1,9 % en ouverture de séance le vendredi 28 février 2020.