Ce que Paul Mahon, président et chef de la direction de Great-West Lifeco Inc., retient le plus des 18 derniers mois, c’est que la pandémie de COVID-19 a démontré qu’il était possible de travailler de façon efficace et productive à distance, en mode virtuel. Paul Mahon a pris la parole lors du 38e congrès d’assurance annuel de S&P Global Ratings.
« L’une des choses qui m’ont surpris le plus dans les 12 à 18 derniers mois, c’est notre capacité à réaliser de grosses transactions qui ont créé de la valeur. Pendant cette période, nous avons déployé plus de huit milliards de dollars dans le cadre de trois grandes transactions. J’ai été étonné de voir à quel point il était simple et efficace d’y arriver en mode virtuel, y compris pour accueillir de nouveaux clients, intégrer de nouveaux employés, et même réaliser nos contrôles préalables », raconte-t-il en reconnaissant le mérite des équipes de Great-West. « D’un point de vue global, j’ai été très satisfait de notre capacité à réagir. »
Tout cela donne une idée des choses possibles dans l’avenir, ajoute-t-il.
Les trois transactions dont il est question ont été réalisées aux États-Unis. Plus précisément, il s’agit de l’acquisition par Empower Retirement des affaires de retraite à service complet de Prudential Financial Inc., des affaires liées aux services de retraite de Massachusetts Mutual Life Insurance Company et de la société de gestion de patrimoine numérique Personal Capital.
Lorsque la discussion s’est portée sur les employés, vers la fin de la présentation, M. Mahon a dit que la COVID-19 a permis de voir que de nombreuses personnes peuvent accomplir leurs tâches de façon productive à distance.
Par ailleurs, M. Mahon a fait part des ambitions et des principes qui guident la société en matière d’acquisitions ainsi que des futures priorités que devront avoir les compagnies d’assurance (à ce sujet, il a parlé du capitalisme des parties prenantes). Enfin, il a exposé certaines des particularités associées au fait d’avoir un actionnaire majoritaire qui détient une part aussi importante que celle de Power Corporation du Canada. (À la mi-juin, Power Corporation du Canada détenait un peu plus de 70 % des actions en circulation de Great-West Lifeco.)
Le capitalisme des parties prenantes
Troubles sociaux, soucis environnementaux croissants, hausse des coûts entraînée par les problèmes de chaînes d’approvisionnement, incertitude amplifiée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie : M. Mahon affirme que tout cela a amené les sociétés comme Great-West à réfléchir à leur résilience de même qu’à leur incidence sur l’environnement et à celle de leurs clients, employés et collectivités. « Je pense que nous sommes en train d’effectuer un réel changement pour nous assurer d’être vraiment axés sur notre objet social, dit-il, y compris notre incidence sur l’environnement. » L’engagement de la société à atteindre la carboneutralité d’ici 2050 au chapitre des placements est un défi qui demandera beaucoup de travail, admet-il, en ajoutant cependant que les sociétés résilientes sont capables de s’adapter au changement.
« Les sociétés devront participer plus activement à plusieurs des enjeux sociétaux actuels », a-t-il lancé à ceux qui assistaient à la présentation virtuelle. En ce qui concerne l’avenir, il dit également que la prise et la gestion de risques devront être accompagnées de prudence et de discipline.
Power Corporation du Canada
Power Corporation détient une participation majoritaire dans Great-West Lifeco depuis plus de 50 ans, a souligné M. Mahon en répondant à la question du modérateur, Kevin Ahern, qui est aussi directeur général, assurance de personnes, à S&P. Il avait demandé à M. Mahon d’expliquer les avantages de cette participation majoritaire et son incidence sur l’accès aux capitaux et l’application du modèle d’entreprise.
M. Mahon admet que ce genre d’organisation comporte des caractéristiques plutôt uniques par rapport à d’autres sociétés cotées en bourse. « Je dirais que la première est un accent sur la création de valeur à long terme », dit-il.
« Il n’y a qu’à penser à notre présence sur le marché : nous sommes un chef de file au Canada, aux États-Unis et en Irlande, par exemple. Or, nous avons travaillé sans relâche pour consolider cette présence au fil du temps. » « Comme d’autres sociétés ouvertes, nous avons des objectifs financiers trimestriels et annuels ; nous avons des objectifs financiers à moyen terme dont nous faisons part aux investisseurs, mais nous avons aussi une vision à plus long terme. Je dirais que l’idée est de gérer le portefeuille activement en vue d’une croissance durable à long terme. »
La relation entre Great-West, Société financière IGM (une autre société de Power Corporation) et leurs filiales respectives est comparable à une alliance : Great-West profite des capacités de gestion d’actifs des autres sociétés, et ces dernières profitent des capacités de Great-West en matière d’assurances.
« De même, nous investissons aux côtés de Power et d’IGM dans des entreprises de technologie financière et de gestion atypique », ajoute Paul Mahon.
Ce sont tous des avantages qui sont peut-être un peu différents par rapport aux sociétés dont l’actionnariat est moins concentré. « Je les vois comme des forces », dit-il.
Enfin, au sujet des ambitions et des principes qui guident Great-West, M. Mahon indique que la société mise sur les acquisitions et le développement là où la croissance interne est bonne, où il est possible de consolider le marché ou de se positionner et d’étendre cette position.
« Nous ciblons les marchés dans lesquels nous pouvons avoir une position dominante. »