Ayant complété sa fusion en début d’année, le Groupe Cyr & Lyras se donne un objectif ambitieux d’ici la fin de 2013 : atteindre un volume de primes de 100 millions de dollars (M$).L’acquisition du Groupe Lyras par le Groupe Cyr s’est faite en février 2010. Les deux cabinets ont ensuite fusionné en 2011, et le gros du travail s’est fait en 2012.

La nouvelle entité, créée le 1er janvier dernier, possède actuellement un volume de primes de 90 M$, en grande majorité dans les Laurentides et en Outaouais. Pour atteindre son objectif, le cabinet de courtage d’assurance de dommages comptera à la fois sur la croissance organique et les acquisitions, a indiqué son président, Pierre Simoneau, en entrevue au Journal de l’assurance.

« On veut atteindre le cap des 100 M$ très rapidement et nous avons un plan de match qui est très agressif en matière de croissance organique. On souhaite aussi être actifs du côté des acquisitions. On regardera les opportunités bonnes pour nous. Nous n’achèterons pas un cabinet pour le plaisir de le faire. J’ai eu beaucoup de discussions à cet effet au cours des derniers mois. On se voit mal aller acheter un bureau qui serait loin de nous. Ce ne serait pas stratégique. Mais encore, on ne peut présumer de rien. Tout dépendra du cas qui se présentera », dit-il.

Quant à la croissance organique, M. Simoneau dit que son cabinet travaille à mettre en place un plan d’achalandage « extrêmement » précis. « Nous avons de grandes ambitions. Le Groupe Lyras et le Groupe Cyr avaient chacun de leur côté des programmes. On les rend maintenant disponibles dans nos neuf succursales. Elles pourront donc profiter de la force de vente des deux groupes. Notre bureau de Mont-Laurier pourra ainsi mettre en place un programme développé à notre siège social de Saint-Eustache, et vice-versa. On développera aussi diverses niches plus spécialisées », dit-il.

Faire croitre l'assurance aux entreprises

Le Groupe Cyr & Lyras compte 58 % de son volume de primes en assurance des particuliers et 42 % en assurance des entreprises. L’objectif du cabinet est de faire passer ce ratio à 50-50. « Notre croissance sera plus agressive du côté commercial », dit M. Simoneau.

Le cabinet ne laisse pas pour autant de côté l’assurance des particuliers. Il a d’ailleurs mis en place un centre d’appels, cet automne, établi au siège social de Saint-Eustache. « Ça nous a permis d’ouvrir les soirs et les fins de semaine. Nous sommes ainsi ouverts de 8 h 30 à 20 h, du lundi au vendredi et de 8 h 30 à 16 h le samedi. On reçoit de plus en plus d’appels. Au point tel qu’il a fallu ajouter des gens. Nous n’ouvrons pas pour rien le samedi », assure M. Simoneau.

Ce centre d’appels est totalement distinct de celui instauré par Intact Assurance, assureur auprès duquel le cabinet concentre en assurance des particuliers. Le Groupe Cyr & Lyras participe aussi à l’initiative mise en place par Intact, au début de l’année. « Nous participons à toute initiative stratégique mise en place par un assureur. Dès que l’un d’eux nous approche, nous évaluons le tout et si ça fait notre affaire, nous y participons », dit-il.

M. Simoneau ne cache pas qu’être un grand cabinet lui donne un pouvoir d’achat accru. « On peut offrir de meilleurs tarifs à nos clients et leur faire une meilleure offre. On développe aussi une expertise accrue. Nos gens y développent leur expertise, que ce soit en assurance des particuliers ou en assurance aux entreprises. Ça nous permet aussi de conserver notre présence locale », dit-il.

M. Simoneau dit d’ailleurs accorder une grande importance à cet aspect. « Nous avons fait une tournée des régions où nous sommes présents. Nous avons ainsi tenu six cocktails où nous avons invité nos grands clients commerciaux. On s’est déplacé vers eux plutôt que de faire un seul grand évènement. C’est notre présence locale qui fait notre marque de commerce », dit-il.

Le cabinet a d’ailleurs embauché une directrice du markéting au cours des derniers mois. « Elle peut ainsi travailler en collaboration avec une firme de publicité pour maximiser les dollars qu’on y investit, dans le but de se faire voir le plus possible et pour faire sonner le téléphone », dit M. Simoneau.

Pourquoi avoir conservé les deux images de marque dans le nom du cabinet ? « Ce n’est pas quelque chose qui s’est décidé en quelques minutes. Nous avons mis toutes les options sur la table, même celle de changer de nom complètement. Si nous avons décidé de garder le nom des deux ex-entreprises, c’était dans le but que les clients s’y retrouvent plus facilement. La fusion n’a eu aucun impact pour eux et on ne voulait pas ajouter un impact inutile », dit le président du cabinet.

Nouvelle culture d'entreprise à développer

De plus, les employés avaient un fort sentiment d’appartenance pour leur entité d’origine, dit M. Simoneau. « On compte des employés qui ont de 20 à 35 ans d’ancienneté. Voir que le nom de l’entreprise où ils ont débuté demeure était rassurant pour eux. »

De plus, M. Simoneau souligne que son cabinet tente de développer une nouvelle culture d’entreprise. « La fusion fait en sorte que nous avons une nouvelle équipe de gestion et de direction. Chaque entité avait sa propre culture. On doit en bâtir une nouvelle, commune », dit-il.

Une autre difficulté de la fusion a eu trait à la technologie, les deux cabinets opérant sur des systèmes différents. C’est finalement le système de gestion de courtage (BMS) sigXP de Technologie Keal qui a été retenu. Le Groupe Lyras travaillait auparavant sur TAM, d’Applied Systems. Même chose du côté de la téléphonie, où une intégration a dû être faite.
Bien gérer les ressources humaines a été un autre défi de la fusion des deux marques de commerce. « La très grande majorité des gens est demeurée en poste. Notre besoin de main-d’œuvre le plus criant consiste à trouver des gens en développement des affaires qui ont un sens de l’entrepreneuriat. Néanmoins, en étant établis sur la Rive-Nord, on réussit à recruter beaucoup de gens qui travaillaient à Montréal et qui n’en peuvent plus du voyagement. On réussit donc à attirer assez facilement des gens », dit M. Simoneau.

Le cabinet compte 175 employés, dont 140 certifiés. M. Simoneau précise que les adjointes employées par le Groupe Cyr & Lyras sont certifiées. « Elles peuvent parler légalement au client s’il a une question. Si elle n’a pas la réponse, elle peut aller la chercher et lui revenir sans que ça cause de problème au niveau de la déontologie », explique le président du cabinet.