S’il est élu au pouvoir aux prochaines élections fédérales, le Nouveau parti démocratique (NPD) instaurerait un programme universel d’assurance médicaments au Canada. Dès 2020, les Canadiens auraient accès à une « couverture exhaustive », affirment le chef du parti Jagmeet Singh et le porte-parole du NPD en matière de santé, Don Davies.

Le programme couterait 23,7 milliards de dollars en 2020. Il s’agirait d’économies de 4,2 milliards de dollars « chaque année par rapport au montant dépensé actuellement pour les médicaments au Canada. En vertu de notre plan, la part du gouvernement fédéral dans ce programme (soit les dépenses qui s’ajoutent à ce que les provinces dépensent déjà pour les programmes actuels d’assurance médicaments) serait de 10 milliards de dollars par année », avance le NPD.

Établir une liste des médicaments couverts

Le NPD promet que les médicaments prescrits couramment et utilisés pour traiter l’hypertension artérielle, le cholestérol, l’asthme, le diabète, les migraines et les médicaments de santé reproductive, notamment, seront couverts par le programme. Les produits pharmaceutiques spécialisés comme les médicaments pour traiter le cancer, le VIH et les maladies inflammatoires le seront aussi.

Tout comme le propose le Parti libéral du Canada dans son budget 2019, une agence indépendante serait chargée d’établir la liste des médicaments couverts par le programme.

« Partout au pays, des gens doivent faire des choix déchirants quand vient le temps de se procurer les médicaments d’ordonnance qu’il leur faut, comme choisir entre payer leur loyer ou acheter leurs médicaments, soutient M. Singh. Au lieu de fournir une aide immédiate aux gens, Justin Trudeau bricole un système inspiré des États-Unis qui se base sur les assurances privées et qui ne fera qu’accroitre les inégalités. Avec notre plan, vous aurez seulement besoin de votre carte d’assurance-maladie — pas de votre carte de crédit — au comptoir de la pharmacie. »

Le Québec pourrait se retirer

S’il décidait de se retirer, le Québec recevrait tout de même une compensation complète à utiliser dans un programme équivalent, dicte la proposition de programme.

Le NPD souligne tout de même que le programme québécois d’assurance médicaments coute 200 $ de plus par personne au gouvernement que le reste du Canada. Le parti affirme que les Québécois « pourraient voir des avantages majeurs à participer à un régime fédéral d’assurance médicaments ».

Les assurances privées

L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) avait déjà émis des réserves face au programme proposé par le gouvernement fédéral actuel. Notamment, son PDG, Stephen Frank, craignait que le programme ne mette en péril le régime privé et plaidait pour son maintien.

Le NPD affirme que « les assurances privées continueront d’exister et évolueront probablement pour couvrir les quoteparts sur les médicaments d’origine prévues dans le régime public, les médicaments ne figurant pas sur la liste nationale et des services médicaux comme les massages, les soins chiropratiques et la physiothérapie ».

Le Canada au 3e rang des prix les plus élevés au monde

Selon des données citées par le NPD, un Canadien sur cinq n’a pas d’assurance médicaments ou est couvert par un programme « qui ne lui procure que peu d’avantages en raison des franchises et des quoteparts ».

Par ailleurs, près de deux millions de Canadiens auraient déclaré « ne pas avoir été en mesure de se procurer un médicament ou plusieurs au cours de la dernière année, ce qui entraine souvent plus de visites médicales et d’admissions à l’hôpital ».

Finalement, les Canadiens seraient de deux à cinq fois plus susceptibles de ne pas se procurer leurs médicaments d’ordonnance en raison des couts, en comparaison avec « les personnes qui habitent dans des pays comparables où il y a un régime universel d’assurance médicaments, comme le Royaume-Uni ». « Au Canada, les médicaments d’ordonnance sont au troisième rang des prix les plus élevés au monde », peut-on lire dans le programme.