Nouveaux venus sur le marché, problèmes de rétention de personnel causés par la COVID-19, milieu de travail hybride : voilà les défis auxquels est confronté le secteur de l’assurance vie, a-t-on dit lors d’un récent congrès de la LIMRA

« Il s’en passe, des choses », affirme David Levenson, président et chef de la direction, LIMRA, LOMA et LL Global. « Ce sont de gros défis, mais aussi des occasions extraordinaires. »

Lors de sa présentation virtuelle, au congrès annuel de la LIMRA, David Levenson a fait remarquer que le secteur a su résister aux turbulences du marché, au recul des taux obligataires et à l’augmentation du nombre de demandes de règlement liées à la COVID-19. En effet, malgré tous ces obstacles, l’offre de capitaux a augmenté de quatre points de pourcentage en 2020 dans l’ensemble du secteur.

« L’épuisement des employés est sans doute le plus gros problème des hauts dirigeants – celui des employés aussi. La plupart des entreprises manquent de personnel. » – David Levenson 

Par ailleurs, M. Levenson souligne qu’au premier trimestre de 2020, les ventes de nouvelles polices d’assurance vie avaient baissé de seulement 1 % par rapport à la même période l’année précédente. Puis, elles ont augmenté pendant le reste de 2020. Au deuxième trimestre de 2021, les ventes de rentes ont inscrit une croissance de 40 % sur un an, tandis que les ventes de polices d’assurance vie ont grimpé de 7 %.

Hausse des fusions-acquisitions 

Voilà pour les bonnes nouvelles. Car d’autres obstacles guettent le secteur en Amérique du Nord. Le premier, rapporte M. Levenson, est la hausse marquée des opérations de fusions-acquisitions. Cette année seulement, elles ont triplé dans le secteur de l’assurance vie et des rentes; au cours du premier semestre, 10 % de la capitalisation boursière du secteur vie ont fait l’objet d’opérations.

David Levenson souligne que les accords du genre demandent beaucoup d’attention de la part de la haute direction. Malgré leur importance sur le plan stratégique, ils accaparent du temps qui pourrait être consacré à d’autres dossiers importants. 

« Oui, notre liste de choses à faire s’allonge, assurément. » 

Sociétés de financement par capitaux propres 

Le deuxième changement majeur qui s’est produit dans le secteur, c’est l’arrivée de nouveaux acteurs « non traditionnels », en particulier des sociétés de financement par capitaux propres. Blackstone, par exemple, a créé une compagnie d’assurance en 2018 afin de mettre à profit son expertise en gestion d’actifs dans le secteur des assurances. KKR a pour sa part acheté Global Atlantic Financial Group il y a peu de temps, une transaction qui devrait lui permettre d’ajouter environ 90 milliards de dollars américains à son actif sous gestion.

On peut continuer de se demander si l’incursion de ces sociétés dans le secteur est une bonne ou mauvaise chose, mais, chose certaine, il y aura des répercussions sur les clients, les assureurs et les autres intervenants, souligne David Levenson.

Rétention du personnel 

Enfin, certains assureurs s’inquiètent des effets à long terme que l’essor du milieu de travail hybride (au bureau et à domicile) pourrait avoir sur leur culture d’entreprise. Qui plus est, les membres de la LIMRA éprouvent des difficultés de rétention de personnel alors que les travailleurs sont nombreux à se chercher un nouvel emploi et que ceux qui ont quitté le secteur doivent être remplacés par de nouvelles recrues. Selon un sondage mené par la LIMRA auprès de ses plus gros membres, environ 17 % des emplois dans le secteur des assurances sont occupés par des personnes engagées après le début de la pandémie.

Au-delà du recrutement, il faut former les travailleurs, dont la plupart n’ont aucune expérience dans le secteur. Plusieurs d’entre eux jouent un rôle central. C’est le cas par exemple des employés des centres d’appels. Or, ils ont besoin de plus qu’une compréhension de base pour faire leur travail.

« L’épuisement des employés est sans doute le plus gros problème des hauts dirigeants – celui des employés aussi. La plupart des entreprises manquent de personnel », observe M. Levenson. « Il y a tellement de choses à faire à cause de tous ces changements. Ce n’est évident pour personne. » 

M. Levenson affirme que la LIMRA s’engage malgré tout à travailler avec toutes les parties concernées afin d’assurer un avenir meilleur, aux employés comme aux clients.