Statistique Canada a publié un nouveau rapport intitulé L’évolution de l’emprunt au Canada : tendances clés des prêts hypothécaires et des prêts non hypothécaires, qui détaille quelques-uns des stress liés à la dette auxquels certains emprunteurs sont probablement confrontés. 

« Les décideurs canadiens prêtent une attention particulière à l’accumulation de la dette pour assurer la stabilité financière », déclarent les auteurs du rapport. « De plus en plus, les Canadiens s’inquiètent de l’accroissement de leur niveau d’endettement. » 

Le rapport indique que les prêts non hypothécaires (garantis, non garantis, renouvelables, marges de crédit et prêts à tempérament) dépassent désormais les niveaux observés avant la pandémie, ayant augmenté de 13,7 % au troisième trimestre de 2023 par rapport au premier trimestre de 2020. Les prêts pour les véhicules automobiles privés sont également en hausse, les taux de financement étant passés de 4,1 % en 2020 à 8,0 % en 2023. Malgré cette hausse, la demande de prêts pour véhicules de tourisme est restée forte. 

La croissance démographique a, en partie, contribué à l’augmentation des soldes de cartes de crédit, avec plus de 1,3 million de nouveaux titulaires de carte signalés au troisième trimestre de 2023 par rapport à la même période 12 mois plus tôt. Selon les statistiques d’Equifax Canada citées dans le rapport, le solde moyen des cartes de crédit des Canadiens est passé de 3 727 $ à 4 119 $. 

La dette liée aux marges de crédit adossées à un bien immobilier (MCBI) a également augmenté au cours de la période étudiée. Le rapport cite des statistiques de Professionnels hypothécaires du Canada, qui suggèrent que 28 % des fonds provenant des MCBI ont été utilisés pour la consolidation de la dette, 25 % pour des rénovations domiciliaires, 25 % pour les dépenses de consommation et 22 % à des fins d’investissement. 

Prêts hypothécaires non assurés 

Les prêts hypothécaires non assurés auraient également augmenté plus rapidement que les prêts hypothécaires assurés, alors que les prix des maisons ont grimpé, faisant passer de nombreuses propriétés au-dessus du seuil d’un million de dollars, les rendant inadmissibles à l’assurance. Le rapport note également que la durée de la période d’amortissement et les paiements hypothécaires mensuels sont en hausse. 

« Certaines banques à charte se sont montrées conciliantes à l’égard des emprunteurs en permettant que le capital dû atteigne 105 % de la valeur d’emprunt initiale avant d’exiger des paiements additionnels. Par conséquent, la part des prêts hypothécaires ayant une période d’amortissement de plus de 25 ans a augmenté. La part des nouveaux prêts hypothécaires non assurés assortis d’une période d’amortissement de plus de 25 ans a augmenté de 12,0 % pour passer de 40,0 % au troisième trimestre de 2019 à 52,0 % au troisième trimestre de 2023 », indique-t-on dans le rapport.  

« En supposant que les taux hypothécaires évoluent selon les attentes actuelles du marché, l’augmentation médiane des paiements d’hypothèque au cours de la période de 2023 à 2026, pour les détendeurs de prêts hypothécaires, sera d’environ 20 % plus prononcée qu’en février 2022. »