L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) confirme, dans sa plus récente analyse de la structure économique du Québec, que le secteur tertiaire occupe une place de plus en plus grande dans le PIB du Québec.

La part des industries productrices de services dans le produit intérieur brut (PIB) du Québec est ainsi passée de 66,8 % à 72,9 % sur une période de 20 ans.

L’ISQ a publié cette Analyse de la structure économique du Québec de 1997 à 2018 dans un bulletin rendu public ce mercredi 30 octobre. Cependant, l’Institut note que si la part des industries productrices de biens a diminué, le volume de production n’a pas diminué. D’ailleurs, cette contribution des industries productrices de bien a légèrement augmenté au cours des deux dernières années, pour atteindre 27,6 % en 2018. Ce pourcentage est pratiquement similaire à ce qu’il était en 2009.

Le secteur manufacturier a connu une tendance à la baisse durant la même période, passant de 21,0 % en 1997 à 13,3 % en 2013. Cependant, un revirement de la tendance a été observé et la part du secteur de la fabrication s’est depuis remise à augmenter, atteignant 14,1 % en 2018. Cette contribution au PIB est plus élevée au Québec que dans l’ensemble du Canada (10,7 %) de même que par rapport à l’Ontario (12,2 %).

La récession de 2008-2009 causée par la crise financière et la chute du marché immobilier n’aurait pas eu d’incidence majeure sur la structure de l’économie du Québec, selon l’ISQ. Les parts des différents secteurs, avant et après la récession, sont restées sensiblement les mêmes et les principales tendances de fond ont été maintenues.

En dollars courants, de 1997 à 2015

L’analyse de l’indice du PIB en dollars courants s’arrête à 2015, puisque les données pour le Québec, les autres provinces et le Canada s’arrêtent à cette année-là. L’année 1997 correspond à l’indice 100.

Le secteur de la fabrication demeure le plus important quant à sa contribution au PIB, laquelle est passée de 37,8 milliards de dollars (G$) en 1997 à 50,4 G$ en 2015, en dollars courants. Le secteur manufacturier était à un indice de 133 en 2018. Pour les autres secteurs, l’indice était à 241,3 pour le secteur de la santé et de l’assistance sociale, à 224,8 pour les administrations publiques et à 203,1 pour les services immobiliers. L’ISQ conclut donc que les autres secteurs ont connu une progression plus rapide durant ces deux décennies.

D’autres secteurs moins importants que le secteur de la fabrication ont aussi connu une croissance plus élevée durant la période 1997-2015. Ainsi, le secteur de la finance et des assurances est passé de 9,6 G$ à 20,9 G$ durant cette période, en dollars courants, ce qui représente un indice de 217,2.

Les services professionnels (284,1), la construction (268,1) et le commerce de détail (219,7) ont aussi connu des croissances intéressantes en cette même période et ont aussi progressé dans le palmarès des secteurs en ordre d’importance pour leur contribution au PIB.

Dollars enchainés

En poursuivant l’analyse en dollars enchainés, où les données sont disponibles jusqu’en 2018, l’ISQ constate les mêmes tendances. L’année 1997 est toujours égale à un indice de 100.

Le secteur de la fabrication demeurait le plus important en 2018, à 49,5 G$ (indice = 112,9), devant les services immobiliers, à 41,5 G$ (178,7), la santé et l’assistance sociale, à 30,1 G$ (138,1), les administrations publiques, à 26,8 G$, (154,2), la construction, à 23,4 G$ (175), les services professionnels, scientifiques et techniques, à 22,6 G$ (205,4), le commerce de détail, à 22 G$ (187,1), la finance et les assurances, à 21,9 G$ (176,3), les services d’enseignement, à 21,7 G$ (135,2) et le commerce de gros, à 19,6 G$ (184,4).

Le tableau ci-dessous reproduit cette contribution des dix principaux secteurs en pourcentage du PIB du Québec.

 

Le rapport compare les mêmes données pour la province de l’Ontario. Le secteur des industries provinces de biens représentait 26,2 % du PIB en 2018, comparativement à 27,6 % au Québec. Le secteur de la fabrication y occupe toujours une place plus importante qu’au Québec, à 16,0 %, mais les autres domaines reliés au secteur primaire occupent désormais moins d’importance.

Pour le secteur de la finance et des assurances, on constate qu’il représentait 9,6 % du PIB de l’Ontario en 2018, comparativement à 7,5 % en 1997. Il s’agit du troisième secteur en importance dans l’économie ontarienne, après les services immobiliers (12,7 %) et la fabrication (12,2 %).

Selon l’ISQ, la structure de l’économie de l’Ontario est également restée semblable après la récession de 2008-2009, même si certains changements ont été observés. Le secteur de la fabrication a graduellement perdu son statut de locomotive de l’économie de la province voisine.

Pour l’ensemble du Canada, la part du secteur financier dans le PIB du pays est restée relativement stable, passant de 6,1 % en 1997 à 6,4 % en 2014. En 2015, les chiffres les plus récents montrent que le secteur de la finance et des assurances représentait 6,7 %.