Le stress pèse plus lourd sur les épaules des participants de régimes d’assurance collective privé âgés de 18 à 34 ans, alors que les plus âgés sont davantage frappé par les maladies chroniques, révèle le sondage de Sanofi Canada sur les soins de santé 2020.

Le sondage a épluché les points de vue de 1500 participants et 516 promoteurs de régimes d’assurance collective privés à travers le Canada. Il s’agit de la 23e édition du sondage, produit annuellement en collaboration avec des assureurs et d’autres fournisseurs d’avantages sociaux.

La compagnie pharmaceutique signale que le sondage a été réalisé en janvier 2020, avant que la pandémie de COVID-19 ne soit déclarée le 11 mars, souligne Sanofi dans son mot d’introduction. « Les membres du conseil consultatif se sont réunis le 20 février pour discuter des résultats du sondage », a précisé Sanofi lors de son webinaire du 18 juin 2020. Selon Andrea Frankel, responsable, payeurs privés de Sanofi, « les résultats obtenus cette année reflètent des priorités que les nouvelles réalités du monde après la COVID-19 servent à renforcer ».

Des jeunes stressés

Parmi ces résultats, il ressort que les participants âgés de 18 à 34 ans sont beaucoup plus susceptibles de prendre des congés de maladie ou de connaître une diminution de leur productivité au travail en raison du stress et de problèmes de santé chroniques.

Marie-Chantal Côté, vice-présidente, développement de marché, garanties collectives de Sun Life, a présenté cet aspect lors d’un webinaire présenté par Sanofi. « Chez les 55 ans et plus 23 % ont ressenti un niveau de stress si accablant qu’ils se sont sentis physiquement malades. Cette proportion passe à 42 % dans le groupe des 18 à 34 ans, soit presque le double », révèle Mme Côté.

Ils sont 50 % parmi ce groupe à avoir pris au moins un jour de congé de maladie en raison du stress au cours de la dernière année, comparativement à 21 % chez les 55 ans et plus.

Tous âges des participants confondus, ils sont 30 % à avoir ressenti quotidiennement un niveau de stress extrême à élevé au cours des trois mois précédents, et 46 % à avoir ressenti un stress modéré. Les participants ont désigné comme principales sources de stress les finances personnelles (39 %) et la charge de travail (34 %). Suivent l’équilibre travail et vie personnelle (32 %), les interactions avec les gens au travail (27 %) et les relations personnelles (23 %).

Augmenter la résilience

Pendant ce temps, la proportion d’employeur qui offre des programmes de formation en santé mentale aux gestionnaires ou aux employés est resté la même depuis 2019, soit 51 %. Seuls 18 % des promoteurs de régimes ont augmenté le maximum pour la couverture des services de consultation en santé mentale depuis l’an dernier, et 25 % ont dit envisager de le faire. « L’augmentation du maximum pour la couverture des services de consultation en santé mentale est la bonne chose à faire », dit Mme Côté.

La vice-présidente de Sun Life croit que « La formation en santé mentale doit aller au-delà du soutien lié aux maladies mentales et comprendre des mesures préventives comme la formation à la résilience », a dit Mme Côté. Elle suggère aussi aux régimes d’élargir la liste des fournisseurs admissibles, pour inclure entre autres les travailleurs sociaux.

Santé et mieux-être : perceptions et réalité

La santé et le mieux-être en milieu de travail continuent d’être à l’avant-plan des préoccupations, tant du côté des participants que des promoteurs de régimes privés. Présentatrice de cet aspect, Brigitte Marcoux, conseillère principale en santé organisationnelle de SSQ Assurance, dit que comme l’an dernier, presque tous les participants ont décrit leur santé comme bonne, très bonne ou excellente. Seulement 8 % des participants affirment être en mauvaise santé. Ce pourcentage passe à 24 % chez ceux qui prennent trois médicaments ou plus.

« Bien que les perceptions personnelles embellissent probablement les résultats par rapport à la réalité, les participants semblent généralement en bonne santé. La satisfaction au travail a un effet sur cette perception. Ainsi, la proportion de ceux qui affirment être en mauvaise santé grimpe à 18 % chez ceux qui sont insatisfait de leur emploi. Ceux qui estiment que leur régime ne convient pas à leur besoins sont aussi susceptibles de se dire en mauvaise santé », révèle Mme Marcoux.

Mieux-être : participants et promoteurs divergent

Les participants de régimes sont 77 % à estimer que les régimes d’employeurs favorisent la santé et le mieux-être en milieu de travail, a révélé Brigitte Marcoux. Un résultat identique à 2019. Les trois principaux facteurs qu’ils soulèvent : la sécurité (55 %), une bonne relation avec les collègues (54 %) et avec leur supérieur immédiat (44 %), a-t-elle ajouté.

Les employeurs promoteurs du régime du régime sont 88 % à considérer au contraire qu’ils favorisent ces aspects (85 % en 2019). De plus, 75 % d’entre eux prévoient investir dans des domaines liés à la santé et au mieux-être à l’extérieur du régime de soins de santé au cours des trois prochaines années. Mme Marcoux suggère aux employeurs de mieux communiquer ce qu’ils font. « Face à cet écart entre les participants et les employeurs, il y a lieu d’en faire plus pour tirer profit de cet avantage », dit Mme Marcoux.

En tout, 86 % des participants à un régime estiment qu’un milieu de travail qui favorise la santé et le mieux-être est un facteur important lorsqu’ils doivent prendre la décision d’accepter une offre d’emploi ou de rester dans une organisation.

Des vaccins et des soins virtuels

Dans son résumé sur les faits saillants du sondage, Andrea Frankel signale que les vaccins contre les maladies infectieuses et les soins virtuels viennent en tête de liste des avantages souhaités, non seulement par les participants à un régime mais aussi les promoteurs, souligne Sanofi dans son résumé.

Pour sa part, Brigitte Marcoux mentionne que les participants se montrent ouverts aux technologies de la santé : 71 % sont prêts à utiliser les soins virtuels ; et 53 % utilisent des outils de santé numériques.

Parmi les soins virtuels, les services peuvent comprendre des renouvellements d’ordonnance et de nouvelles ordonnances par clavardage sécurisé ou par vidéo à l’aide d’un appareil numérique. Parmi les outils de santé numérique figurent les applications de soins de santé, et les appareils de suivi de la condition physique, sous forme d’objets connectés.

Mme Marcoux note que l’utilisation accrue des outils numériques est encourageante, en particulier chez les participants en mauvaise santé ou souffrant d’une maladie chronique. « L’utilisation des évaluations des risques pour la santé en ligne est encore faible, mais en croissance : s’agit-il d’une occasion de renouveler les efforts dans ce domaine ? » Elle ajoute que 70 % des jeunes de 18 à 34 ans utilisent l’une ou l’autre de ces deux options, alors que les gens âgés de 55 ans et plus sont 31 % à le faire.

Le poids des maladies chroniques

Les promoteurs de régimes disent souhaiter de plus en plus aider les participants souffrant d’une maladie chronique, soit ceux qui présentent le risque le plus élevé de complications attribuables à une maladie infectieuse. Selon les résultats de son sondage, Sanofi estime à 34 % la proportion d’employés affectés d’une maladie ou d’un problème de santé chronique. Les résultats révèlent également que 58 % des participants ont reçu un diagnostic d’au moins une maladie chronique, et que 70 % ont une maladie chronique ou des douleurs chroniques, si ce n’est les deux en même temps.

Ils réclament plus de données et d’analyses pour pouvoir faire face. « Les données exploitables sont essentielles pour guider la prise de décisions. Un plus grand nombre de promoteurs de régimes doivent recevoir régulièrement des rapports sur des aspects comme les principaux problèmes de santé », dit le rapport.

Parmi les auteurs du rapport qui se sont penchés sur ce volet, Susan Belmore-Vermes, directrice des avantages sociaux de Health Association Nova Scotia, observe qu’il peut être difficile d’obtenir les données pour appuyer des mesures futures. « Les promoteurs veulent en faire plus pour soutenir la gestion des maladies chroniques, mais nous avons besoin d’analyses constructives et intégrées des données sur les demandes de règlement », dit-elle.

Valeur ajoutée pour les conseillers

La directrice exhorte les promoteurs de régimes à chercher des conseillers pour qui l’analyse des données sur les demandes de règlement est une pratique courante. Selon elle, les promoteurs pourront alors mieux prévoir le temps nécessaire pour déterminer une stratégie et mettre en œuvre des objectifs à court et à long terme.

« Nous avons besoin de simples repères pour savoir si nous sommes sur la bonne voie ou non. Les assureurs et les conseillers qui font cela peuvent vraiment se démarquer, et les promoteurs doivent faire appel à eux », ajoute Mme Hanes.