Avec celle de la Suisse et de la Finlande, l’économie canadienne figure parmi les trois économies les plus résilientes du monde, révèle l’indice de résilience 2020 qui se fonde sur les résultats de 2019, tels que compilé par l’institut de recherche Swiss Re Institute.
À 0,84, le score de l’indice de la Suisse est le plus élevé, suivi de celui du Canada à 0,81. Par rapport à 2018, le score de la Suisse n’a pas bougé alors que celui du Canada a diminué. Ceux de la Finlande et des États-Unis sont égaux en 2019, à 0,80. Par rapport à 2018, le score de la Finlande n’a pas bougé alors que celui des États-Unis a augmenté.
À titre de comparaison, celui du Japon s’établit à 0,69 et celui de la Chine à 0,54. Le score de la Chine est demeuré stable en 2019 par rapport à 2018, alors que celui du Japon a été à la baisse. Des 31 économies observées, celle de la Grèce a affiché le pire score, soit 0,05. Une situation inchangée depuis 2018.
Prédictions 2020 : une histoire de COVID-19
Dans ses prédictions pour 2020 (indice tentatif de résilience), les trois pays à l’économie la plus résiliente ne souffriront pas trop de la COVID-19, conservant chacun leur rang. La tendance est toutefois à la baisse pour chacun d’eux, alors que l’indice de la Suisse passerait de 0,84 à 0,80, celui du Canada de 0,81 à 0,70 et celui de la Finlande de 0,80 à 0,67. Pandémie oblige, la tendance est la baisse pour la majorité des 31 pays qu’a recensés l’indice.
Seules deux économies se voient attribuer une tendance à la hausse : l’indice du Mexique passerait de 0,45 à 0,49 et celui de la Hongrie de 0,39 à 0,43. Six économies récolteraient la même note en 2020. La Hollande conservera sa note de 0,75, ce qui lui permettra non seulement de demeurer dans le top 10 des économies résilientes, mais d’y passer du 7e au 4e rang.
L’indice prévoit le Royaume-Uni, le Japon et les États-Unis seront durement touchés. De 0,80 en 2019, l’indice de l’économie américaine s’établirait à 0,58 en 2020, ce qui ferait passer le pays de la 4e à la 5e place du classement des économies résilientes. Sixième avec un score de 0,76 en 2019, le Royaume-Uni serait rétrogradé en 14e position par une note de 0,41. Le score du Japon passerait de 0,69 en 2020.
Moins résiliente qu’en 2008
La résilience macroéconomique mondiale était stable en 2019, selon l’indice du bras de recherche du réassureur Swiss Re, qui compte parmi ses clients plusieurs assureurs canadiens, mais elle est entrée dans la pandémie avec une capacité moindre d’absorber une récession, par rapport à sa capacité d’avant la crise financière mondiale de 2008–09.
« Nous prévoyons une baisse d’environ 20 % de la résilience mondiale en raison de la pandémie, alors que les plans de relance des gouvernements (stimulus packages) réduisent la marge budgétaire et monétaire des économies », indique Swiss Re Institute. L’institut de recherche du réassureur estime qu’après la pandémie, la résilience de l’économie demeurerait à 30 % en dessous du seuil à laquelle elle se trouvait en 2007.
L’assurance comme indicateur de résilience
Sous l’effet de la COVID-19, Swiss Re Institute craint que l’écart se creuse davantage entre la population couverte par une protection d’assurance et celle qui ne l’est pas. L’institut de recherche a observé à l’échelle mondiale trois types de risques : mortalité, santé et catastrophes naturelles. Il croit que les couts de santé et le taux de mortalité seront plus élevés en 2012.
Son indice mondial de la résilience en santé SRI révèle que la résilience mondiale en termes de couverture d’assurance vie est celle qui a le plus diminué en 2019. Il se situe à 43,6 %. L’indice de la résilience mondiale SRI des risques de catastrophes naturelles demeure le plus faible des trois indices de risque, à 24 %. L’indice mondial de la résilience en santé SRI est quant à lui demeuré stable en 2019, à 93 %. Ces indices révèlent la proportion des risques qui sont couverts mondialement.
Pays émergents moins résilients
L’Amérique du Nord affiche le score de résilience le plus élevé dans les catégories des risques de mortalité et de catastrophes naturelles. Les pays classés par Swiss Re Institute comme « avancés » dans les régions de l’Europe et de l’Asie affichent le plus fort score dans la catégorie de l’assurance santé.
De leur côté, les pays émergents sont particulièrement à risque, et leur résilience moins forte. « L’impact de la pandémie dépendra dans chaque pays de la qualité de leur système de santé et du succès de leur politique de confinement. Les pays émergents seront probablement plus vulnérables à court terme en raison de la plus faible résilience en matière de santé », commente Swiss Re Institute.
Risques de santé accrus en 2020
Le réassureur estime que l’écart mondial de protection d’assurance lorsque l’on combine les risques de santé, mortalité et catastrophes naturelles a atteint un nouveau sommet en 2019, soit 1,24 billion de dollars américains ($ US). De cette somme, une proportion de 47,3 % est attribuable au risque de santé et une autre de 34,4 % à celui de mortalité. Le risque de catastrophes naturelles en représente 18,3 %.
À lui seul, le découvert d’assurance santé a représenté 588 milliards de dollars en 2019. De ce total, 65 % est attribuable aux marchés émergents et 41 % aux pays émergents de l’Asie et du Pacifique. Même s’il est demeuré stable en 2019n par rapport à 2018, l’indice mondial de la résilience en santé SRI pourrait s’affaiblir en raison de la COVID-19, prévient Swiss Re.
L’indice sera plus ou moins bas selon la capacité d’un pays de déployer des soins intensifs en cas d’urgence et de répondre au besoin de protéger les ménages contre les couts « catastrophiques » de santé. Dans les pays à faible revenu, la part des soins de santé représente 40 % des dépenses des ménages alors que dans les pays avancés, ils n’en représentent que 24 %.