Le professeur Jacques Nantel rappelle que le géant du commerce électronique, Amazon, a été fondé en 1994. 25 % de la capitalisation boursière à New York (NYSE) appartient à des entreprises qui n’existaient pas il y a 25 ans.

Des marques connues qui ont fait la fortune des détaillants sont disparues ou sont en pleine restructuration. Quelque 7 % des échanges de biens passent déjà par le Web, sans compter les produits financiers. Selon lui, cette tendance ira en s’accentuant.

Même Wal-Mart a ouvert une boutique de 1 000 pieds carrés à San Diego, entièrement vouée au commerce électronique. Ses magasins ont en général 100 fois cette taille. Les clients peuvent y passer récupérer la marchandise commandée via le site Internet, voire la laisser là s’ils n’en sont pas satisfaits. Cette formule ressemble à celle de la défunte chaine Distribution aux consommateurs, « trop en avance sur son temps », souligne M. Nantel non sans ironie.

Les détenteurs de parts dans une société immobilière commerciale savent déjà que les perspectives sont troublantes pour les détaillants, poursuit-il. Selon l’enquête annuelle sur le commerce de détail au Canada, les ventes annuelles en magasins sont passées de 443 milliards de dollars (G$) en 2008 à 475 G$ en 2013. Cette hausse de 7 % en cinq ans correspond à peu près à la croissance de la population (6 %). Les ventes moyennes par personne, à 13 594 $, ont augmenté de seulement 1 %.

Durant la même période quinquennale, d’autres indicateurs sont en baisse, comme le nombre de magasins (195 000, un recul de 3,5 %), la superficie en pieds carrés (un recul de 3 %) et le nombre de pieds carrés par consommateur (un recul de 8 %). En incluant les chiffres de 2015, cette baisse de la superficie commerciale par client atteint même 11 %, ajoute Jacques Nantel.