Président et chef de la direction d’Humania Assurance, Stéphane Rochon croit que les produits simplifiés à tarification complète reflètent un virage que l’industrie a amorcé pour centrer son approche sur le client.
Dans une telle approche, dit-il, l’assureur ne doit poser que les questions qui portent sur sa condition, non une question après l’autre. C’est ce que le produit automatisé HuGO permet de faire, dit-il. « L’intelligence artificielle et notre accès en temps réel à la base de données du Groupe MIB permettent au conseiller de poser uniquement les questions pertinentes au client, plutôt que de poser machinalement toutes les questions de la proposition, les unes après les autres. »
L’accès à cette base centralise les données médicales recueillies sur les assurés par les assureurs nord-américains. Elle permet au questionnaire en ligne de l’assureur d’éliminer les questions inutiles, au fur et à mesure que le conseiller entre les réponses du client à son écran.
Alléger le processus
Le PDG d’Humania croit que cette approche évoluera dans l’industrie. Bientôt, les assureurs pourront se connecter à d’autres bases de données, prévoit-il. Les recherches croisées qui deviendront alors possibles permettront d’alléger le processus.
« Pour que les produits automatisés aient du succès et demeurent compétitifs, il faut trouver des moyens de mesurer le risque d’une façon qui ne soit pas intrusive. On devra accéder à des bases de données externes et en interprétant leurs données en temps réel, dit-il. Bien que peu disponible actuellement au Canada, l’accès à de nouvelles bases externes en temps réel transformera complètement la sélection des risques. Elle la simplifiera de façon importante, ainsi que l’information requise directement auprès du client. »
Humania anticipe de pouvoir éventuellement se connecter à la banque de données de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), lorsque cela deviendra possible, a signalé M. Rochon. L’assureur pourrait alors accéder au dossier médical d’un client consentant. Celui-ci peut ouvrir son compte Carnet santé Québec auprès de la RAMQ et obtenir son historique médical à partir d’une date spécifique.
M. Rochon précise que Carnet santé Québec est un projet pilote. Toutefois, il ne voit pas pourquoi l’accès n’en deviendrait pas disponible d’ici 24 à 36 mois.
« Avec la technologie d’HuGO, nous pourrions personnaliser le questionnaire en temps réel en fonction des visites médicales ou des médicaments inscrits au dossier. Nous le faisons déjà avec le MIB et nous cherchons d’autres connexions à des bases externes, mais les sources de qualité accessibles sont peu nombreuses pour le moment au Canada. »
Parmi les possibilités pour les assureurs, Stéphane Rochon évoque par exemple celle de se connecter à des banques de données sur les cotes des firmes de crédit et d’autres sur les comportements d’achat emmagasinés par des sites comme Amazon. M. Rochon évoque aussi l’existence d’un agrégateur de données sur les médicaments de prescription aux États-Unis, offert par le fournisseur de données massives LexisNexis Risk Solutions.
Simplifier le produit et rester concurrentiel
« Si nous croisions les données de trois banques de données externes différentes, nous pourrions peut-être donner un prix d’assurance sur-le-champ au consommateur. Voir même un prix moins élevé, dit M. Rochon. Cela simplifierait davantage le produit, tout en restant concurrentiel au niveau du prix. »
Un produit automatisé comme HuGO permet déjà à l’assureur de traiter huit dossiers sur dix sans intervention humaine, dit M. Rochon. « J’économise 100 $ pour chacune de ces huit fois. C’est une des différences entre les produits simplifiés pour personnes difficiles à assurer et les produits à tarification automatisée. Dans un produit simplifié de base, moins je pose de questions, plus mon prix augmente, parce que je prends un plus grand risque. »