Aviva a cessé son initiative d’entreposage temporaire empêchant un cabinet de courtage d’être vendu à un assureur direct. Lancée l’an dernier, la mesure a été abandonnée après que l’Autorité des marchés financiers ait clarifié sa politique en ce sens. Il devenait donc clair pour Aviva qu’il serait illégal d’acheter temporairement un cabinet pour le revendre ensuite à un autre courtier.À la place, Aviva tente de faire des mariages entre les courtiers sans prendre part au capital. L’assureur a dressé une liste des courtiers indépendants intéressés à faire des achats. La liste est ensuite soumise aux cabinets qui cherchent à vendre.

« Nous n’avons pas encore vécu de situation de cabinets mal pris. Les courtiers magasinent de toute façon. Nous agissons seulement à titre d’intermédiaire. Nous avons d’ailleurs une ressource, Robert Martin, qui travaille à cet effet depuis septembre dernier. Il bâtit des plans de succession et fournit du support en vue d’une transaction. C’est un consultant qui travaille exclusivement pour nous sur ces points», révèle Mme St-Jean.

Aviva finance cependant les cabinets qui en font la demande. Cette demande est fréquente au Québec selon Patricia St-Jean. Elle souligne d’ailleurs que 2007 a été une année fort active au niveau de la guerre de la distribution au Québec.

Son patron Robin Spencer ajoute qu’il n’a rien contre les cabinets qui concentrent des volumes chez un assureur. Là où le bât blesse, dit M. Spencer, c’est quand des assureurs deviennent propriétaires de cabinets.

« Bien honnêtement, je ne crois pas qu’il soit sain de placer un client chez un courtier, alors qu’en fait il achète chez un agent captif. En tant qu’industrie, nous marchons sur un très mince fil au niveau politique et réglementaire. Ce n’est pas très transparent vis-à-vis le consommateur. Plus nous sommes transparents, mieux c’est. Les consommateurs savent ce qu’ils achètent lorsqu’ils achètent un produit d’un direct. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas lorsqu’ils achètent de certains courtiers du Québec », indique-t-il.

M. Spencer reconnaît que le Québec compte sur un régulateur très progressif en l’Autorité des marchés financiers. « Il a fait un très bon travail au niveau de la tarification et du contrôle du marché. Il reste cependant du travail à faire pour informer les consommateurs sur la transparence des assureurs dans leur espace de travail. La meilleure solution au Québec pour le consommateur demeure de faire affaires avec un courtier pour ses conseils, son indépendance et le choix qu’il offre », croit-il.