Les distributeurs de fonds qu'a acquis l'Industrielle Alliance en 2009 ont rapidement livré la marchandise. Au point où l'actif des fonds communs a crû de 40% du 1er janvier 2009 au 31 mars 2010L'actif des fonds communs de l'Industrielle Alliance est passé de 5 milliards de dollars ( G$) en décembre 2008 à 7 G$ au premier trimestre de 2010. « Il y a un réel momentum en ce qui concerne les ventes en gestion de patrimoine », affirme le PDG de l'Industrielle Alliance, Yvon Charest, en entrevue au Journal de l'assurance. Au premier trimestre, nous avons atteint le 7e rang en ventes nettes de fonds communs au Canada et le 17e rang en actifs. »
L'an passé, l'Industrielle Alliance a acquis Inhance Investment Management, une filiale de fonds socialement responsables qui appartenait à Vancouver City Savings Credit Union. Elle a aussi acquis plusieurs autres firmes de plus petite taille. Or, M. Charest attribue la croissance de l'actif à des facteurs internes. « Nous avons réalisé des ventes nettes de fonds communs de 400 M$ dans les douze derniers mois. La croissance de l'actif a été réalisée sans payer un sou, juste par la croissance de nos ventes nettes et celles des marchés. »
Il entend poursuivre sur sa lancée en maintenant sa stratégie d'acquisitions de petite taille à cout raisonnable. « Nous ne voulons pas mettre toutes nos énergies dans une grosse acquisition. Nous voulons frapper plusieurs coups sûrs plutôt qu'un coup de circuit », dit-il.
L'assureur de Québec a connu une hausse de 31 % de son bénéfice net au premier trimestre de 2010 par rapport au premier trimestre de 2009. « Notre performance était bonne avant, pendant et après la crise. Cela signifie que notre gamme de produits est assez intéressante quel que soit l'environnement », dit M. Charest.
Il ajoute que sa compagnie veut se développer davantage. Pour atteindre cet objectif, elle se positionne sur plusieurs fronts, dit-il.
Elle mise entre autres sur l'accroissement de ses réseaux de distribution et de carrière. La compagnie possède un réseau d'agents généraux regroupant plus de 12 000 courtiers et un réseau de carrière composé de plus de 1 600 représentants. Mais elle souhaite être mieux représentée encore. « Nous voulons augmenter le nombre de conseiller dans le réseau de carrière. Notre objectif est une hausse de leur nombre de 3 % par an. Jusqu'ici nous sommes satisfaits, puisque ce que nous sommes en ligne avec cet objectif, avec une moyenne de 3 % à 4 % par an. »
L'Industrielle Alliance développe aussi des ententes stratégiques lui permettant de distribuer ses produits. C'est le cas notamment avec la Banque Laurentienne et Crédit Union. « Cela nous assure une stabilité de la croissance du chiffre d'affaires, explique Yvon Charest. Nous voulons être connus de plus de conseillers indépendants. » Sans compter que la compagnie s'intéresse de très près aux fonds communs.
L'acquisition de compagnies, aussi bien en assurance qu'en fonds communs, fait aussi partie de la stratégie de l'assureur. Ainsi, l'Industrielle Alliance demeure preneur de manufacturiers et de distributeurs de fonds communs, ainsi que d'assureurs de petite taille, « même s'il n'en reste pas beaucoup », reconnait-il.
La compagnie d'assurance cherche aussi des façons d'étendre son marché. « Nous faisons 45 % de nos affaires au Québec, 29 % en Ontario et 20 % dans l'Ouest canadien, 5 % en Atlantique et 2 % dans le reste du Canada. Nous souhaitons développer davantage l'Ouest canadien et l'Ontario, car il y a du potentiel  », précise-t-il.
L'assureur entend aussi mener cette diversification géographique au-delà des frontières du Canada. Ainsi, l'entreprise entend percer davantage le marché des États-Unis. « Nous l'avons aussi ciblé parce qu'il n'y a pas de grosses concentrations de marchés détenues par des géants, mais plutôt des marchés spécialisés », dit-il.
Au Canada, l'Industrielle Alliance entend se tourner vers une niche qu'elle a moins exploitée : l'assurance aux entreprises. « Quand le nom de l'Industrielle Alliance sera plus connu à l'extérieur du Québec, nous pourrons aller chercher des compagnies de taille plus importante. Toutefois, nous n'avons pas de plan d'action spécifique pour 2010. Ce sera plus une évolution qu'une révolution », précise Yvon Charest.
Sophie Boltz